2015, année noire pour les journalistes : 115 reporters tués

Journaliste reporte guerre conflit 1280
95% des journalistes tués le sont dans leur propre pays. © JAAFAR ASHTIYEH / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon le dernier rapport de l'Unesco, 115 journalistes ont été tués en raison de leur profession en 2015, dont huit en France.

L'année 2015 a été particulièrement meurtrière pour les journalistes, a souligné mercredi l'Unesco, qui a comptabilisé 115 meurtres dans le monde, notamment dans les pays en guerre comme la Syrie, l'Irak, le Yémen et la Libye. "Les médias et la liberté d'expression sont en état de siège", souligne l'Unesco dans un rapport publié à l'occasion de la journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes.  

La France en 3e position. La France, avec l'attaque de Charlie Hebdo (8 journalistes tués), se place en troisième position derrière la Syrie (13 reporters tués) et l'Irak (10). Le Brésil, le Mexique et le Sud-Soudan suivent avec 7 journalistes tués. L'Inde, la Libye et les Philippines affichent un bilan macabre de 6 journalistes tués chacun. Depuis 2006, date où l'Unesco a commencé à publier ce rapport qui paraît tous les deux ans, l'institution a dénombré 827 meurtres de journalistes en lien avec leur travail, soit un mort tous les cinq jours en moyenne. Seule l'année 2012 avait été plus meurtrière que 2015, avec 124 journalistes tués.

Des journalistes tués dans leur propre pays. La télévision devient pour la première fois le média le plus touché, avec 35 morts en 2014 puis en 2015. 21 journalistes travaillant pour des sites Internet ont également été tués en 2015, notamment en Syrie. L'organisation note également que, si la mort de correspondants étrangers fait beaucoup de bruit, les journalistes sont tués à 95% dans leur propre pays. L'Unesco comptabilise dans son bilan tous les journalistes tués, présumant qu'ils ont été victimes de leur profession, à charge pour les juridictions nationales de démontrer qu'ils ne sont pas morts en raison de leur statut. L'organisation souligne enfin que les attaques contre les journalistes restent globalement impunies (à 92%) et moins d'un cas de journaliste tué sur dix donne lieu à un jugement devant un tribunal national.