Samia Ghali : "Rien à demander, je suis libre"

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Samia Ghali demeure incapable de déclarer qu'elle votera pour Patrick Menucci à Marseille même si "les choses vont dans le bon sens".

Samia Ghali, sénatrice des Bouches-du-Rhône et maire des 15ème et 16ème arrondissements de Marseille

Ses principales déclarations :

 

Vous vous remettez de cet échec ?

"Oui, quand même... Mais je pense que ce n'est pas un échec. 10.000 marseillais ont voté pour moi, ce n'est pas un échec. J'ai défendu des valeurs que je ne renie pas, ni mes convictions. Même si j'ai perdu, cette campagne a été pour moi un succès malgré tout. Beaucoup de ceux qui ont voté pour moi vivent dans les quartiers populaires, j'en suis fière, j'ai porté leur parole, je ne les trahirai pas."

 

Appelez-vous sans ambigüité à voter Mennucci ?

"J'ai eu une discussion hier soir avec Patrick Mennucci, avec une proposition sur le programme pour Marseille et l'intérêt que je porte aux marseillais. C'est sur cette base-là que les accords pourront se faire. Les choses vont dans le bon sens, il a accepté les 5 points de mes accords."

 

Vous ne dites pas : "Je vais voter Mennucci"...

"Je dis juste qu'aujourd'hui nous sommes dans une bonne avancée pour parler. Je réclame l'aide de l'Etat pour Marseille, c'est une condition indispensable de rattraper notre retard notamment sur les transports. J'aurai cet après-midi un rendez-vous au téléphone avec le Premier ministre, et un rendez-vous à Matignon le 5 novembre sur ces questions."

 

N'est-ce pas compliqué, en tant que socialiste, de mettre des conditions à votre soutien ?

"Il n'y a rien qui m'intéresse personnellement, je ne défends pas une posture, une place, je n'ai rien à demander, je me sens libre. Mais je demande pour Marseille et les marseillais, je ne renie pas ce que je demande depuis des mois. Je veux que notre future majorité de gauche fasse de la réduction de la fracture Nord/Sud une priorité."

"Si je ne suis pas satisfaite, je le dirai. Pour le moment, je n'ai pas de raison de le dire. Je ne cherche pas à faire plaisir aux uns et aux autres, je suis directe, honnête et sincère. Je réclame l'intérêt de Marseille. J'espère et je ferai ce qu'il faut pour que Patrick Mennucci gagne : pour qu'il puisse gagner, il y a des conditions. Si je le soutiens et que tout ça n'existe pas derrière, nous ne gagnerons pas la mairie."

"Je vais dire à Jean-Marc Ayrault ce que je dis depuis des mois : je demande l'aide de l'Etat pour que Marseille rattrape son retard, notamment sur les transports."

 

Vous regrettez d'avoir laissé siffler Hollande et Ayrault dimanche soir ?

 

"Je ne les ai pas fait siffler. Cette campagne a été très difficile, beaucoup de mots ont été dit, ces gens ont été blessés dans leur chair comme je l'ai été moi-même. Il fallait à un moment que ces gens s'expriment, c'est ce qu'ils ont fait à leur façon."

Vous regrettez de les avoir laissé siffler ?

"Chacun a le droit de s'exprimer, ils l'ont fait de cette façon-là. Je n'ai pas souhaité que ça se passe ainsi, mais ça s'est fait comme ça."

Vous n'auriez pas dû demander qu'ils s'arrêtent ?

"Euh... Je crois que la situation entre les deux tours de la primaire était telle... Si des gens ont été blessés dans cette histoire, ce sont ceux qui ont fait ma campagne et qui ont voté pour moi. On a dit qu'ils étaient des sous-citoyens. Des sifflets à côté de ce qu'ils ont entendu : croyez-moi, ce n'est pas grave."