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SAISON 2013 - 2014, modifié à

Jean-Claude Gaudin espère être réélu à Marseille sur son bilan.

Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille

Ses principales déclarations :

 

Comment était la nuit à Marseille ?

"Il n'y a pas eu de mort supplémentaire, donc ça va."

A lire les sondages, vous perdez votre ville...

"Ces sondages, certains me donnent un avantage, d'autres à égalité avec le candidat socialiste... Celui-là est obligé d'additionner toute la gauche, tandis que moi je suis tout seul."

Patrick Mennucci a publié un texte de 48 pages à l'annonce de votre candidature. Il répète : "18 ans de Gaudin ça va, 24 ça suffit" et qu'en cas de réélection vous ne seriez pas sûr d'aller jusqu'au bout du mandat...

"J'irai jusqu'au bout du mandat ! Je suis en pleine forme. J'ai quelques kilos en trop, mais lui aussi d'ailleurs. Par conséquent, je trouve ça un peu déplacé. C'est un homme assez grossier, impertinent... Ce qui compte, c'est que les gens qui vont à Marseille voient que cette ville a été totalement métamorphosée : j'ai fait reculer le chômage de moitié, , on construit 5.000 logements / an, dont 1.500 logements sociaux. Que fait-il, lui ? Quand il faut prendre une décision à la métropole, il sort de la séance du conseil municipal, il va faire pipi !"

 

Les Marseillais vont voter en fonction de votre bilan ou des promesses de Mennucci ?

"Trois raisons essentielles à ma candidature : d'abord qu'on ne revienne pas en arrière, qu'on ne retombe pas dans le clientélisme excessif du PS que j'ai longtemps supporté. Ensuite, poursuivre le changement que j'ai initié dans cette ville depuis 1995 avec des amis jeunes, déterminés. Et troisième raison : je me présente avec équipe totalement renouvelée, rajeunie et soudée !"

 

Pourquoi répétez-vous que Mennucci est le "pur produit du clientélisme" ?

"Parce que même s'il est plus jeune que moi, il n'a vécu que dans l'ombre de quelques grands dignitaires socialistes, que dans l'ombre du président Guérini qu'il dénonce aujourd'hui alors qu'il n'a été élu que sur son nom !"

Qui n'est pas le produit du clientélisme dans votre ville ?

"Oh, écoutez, ma foi, je m'honore, avec la municipalité qui est la mienne, de ne pas avoir connu de mésaventure de justice..."

Vous dites qu'une autre candidature que la vôtre "abimerait Marseille"... Vous n'êtes pas le propriétaire de la ville...

"Bien sûr que non ! Je crois que les gens constatent que j'ai géré avec humilité, modestie, mais dans l'intérêt du pragmatisme ! Je ne gouverne pas la ville au nom de l'idéologie ! Je le fais dans le pragmatisme en essayant d'améliorer les choses ! Il y a des choses qui vont bien, d'autres qui vont moins bien... Mais celles qui ne vont pas bien sont surtout dues à la communauté urbaine ou quelquefois à l'Etat. Mais la municipalité, elle, n'a augmenté les impôts que de 2% par an depuis 18 ans, et on a diminué la dette ! Alors qu'est-ce qu'il a à dire, le candidat socialiste, avec tous les impôts que ses amis nous mettent au plan national, avec 60 milliards d'impôts de plus décidés par Hollande et Ayrault ? Et c'est celui-là qui veut me donner des leçons ?"

 

Les Marseillais veulent peut-être de la nouveauté : Mennucci, Ghali, Carlotti...

"Ils sont tous du sérail ! Ils doivent tout au président Guérini. Je vous dis une chose : avec les décisions prises par les socialistes, 10.000 personnes à Marseille qui était non-imposables vont devoir payer des impôts ! Bravo pour le candidat socialiste !"

L'élection à Marseille sera un test national ou un scrutin local, ou purement marseillais ?

"C'est à la fois une élection où les marseillais et marseillaises aiment bien leur élu, et d'ailleurs dans tous les sondages on indique effectivement la préférence pour moi. Mais il est clair aussi que devant l'échec patent du Président de la République et du Premier ministre, je pense que les marseillais ouvriront les yeux et ne voudront pas d'une double peine à Marseille ! La peine nationale, plus la double peine socialiste."

Vous vous vengez car vous êtes vexé que Jean-Marc Ayrault et 6 ministres soient allés à Marseille...

"Sept ! Les sept mercenaires ! Ils sont venus surtout pour soutenir la candidature du candidat socialiste, ils sont venus en faisant des promesses pour dans 15, 20 ans, alors que j'aurais aimé que le Premier ministre annonce ce qu'il faisait, notamment sur la SNCM, qu'il donne un coup de main pour les marins-pompiers dont les dépenses sont supportées essentiellement par la ville, un coup de main pour l'Opéra puisque nous sommes dans l'année culturelle... Les promesses sont faites pour dans 15-20 ans, il n'est venu... C'est scandaleux, je n'avais jamais vu faire ça ! Il n'est venu en préparant sa visite qu'avec les seuls parlementaires socialistes ! Il y a trois députés UMP à Marseille ! Nous sommes deux sénateurs UMP ! On ne compte pas ? On n'a pas été élus par intervention du Saint-Esprit, même si vous savez que je n'ai rien contre..."

 

Marseille n'est pas immédiatement associée à l'université ou l'année culturelle... Elle est souvent résumée à l'insécurité, corruption, trafic de drogue, d'armes...

"C'est vrai que vous avez commencé par énumérer tout ce qui va bien... Mais évidemment il y a l'insécurité... Ce n'est pas la responsabilité de la ville. Dans notre République, la sécurité des personnes et des biens appartient à l'Etat. Mais la ville fait des efforts considérables pour apporter son soutien : policiers municipaux,  le centre de vidéo protection..."

Ca va mieux avec Manuel Valls ?

"Oui... On a un accord sur la vidéo protection notamment qui marche bien, il faut que ça marche bien à Marseille, mais c'est très utile."

Il y aurait alliance à Marseille entre les jeunes trafiquants d'armes et de drogue, et les extrémistes religieux. On le dit de plus en plus infiltré par les barbus salafistes. C'est vrai ça ?

"Il appartient sans doute aux autorités de l'Etat de bien vérifier cela et d'assurer la sécurité des personnes et des biens..."

Vous le confirmez ?

"Non ! Nous sommes dans une ville qui a 2.600 ans d'existence, 860.000 habitants... Mon rôle de maire est de faire vivre les communautés en coexistence pacifique ! Dans le respect, le dialogue... Si tel ou tel a, à un moment donné, des discours ou des sermons qui dépassent les règles de la République, bien entendu je ne peux être d'accord avec ça."

Vous restez sénateur, et dirigeant UMP. Fillon propose pour Pau une union UMP-Bayrou pour qu'il gagne. Copé, les sarkozystes veulent la défaite de Bayrou. Encore un conflit en perspective ? Que choisissez-vous ?

 

"Moi personnellement, j'ai toujours privilégié l'union entre la droite républicaine et le centre, d'ailleurs je la symbolise à Marseille. Avec l'UDI, pas de problème. Avec le MODEM, il faut clarifier. Par exemple : le MODEM à Aubagne est avec le maire communiste. A Marseille, visiblement ils ne veulent pas venir avec moi mais ce n'est pas un problème tellement pour moi. Pour ce qui relève d'une décision... Léon Blum disait : "On n'a jamais raison contre son parti". Le parti a décidé. Mais moi j'inciterais plutôt Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé à appliquer une théorie qui est la mienne : ma doctrine m'incite au pardon des offenses mais aucun précepte ne m'interdit d'en garder le souvenir. On arrive à la période de l'Avent, peut-être les choses évolueront sur place."

Combien vous gagnez comme maire ?

"1.700 euros, si je n'étais pas sénateur je gagnerais 8.500 euros. Comme sénateur, c'est à peu près 6.000 euros."