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SAISON 2013 - 2014, modifié à

Rebondissant sur l’affaire Gayet, la candidate UMP à Paris s’est prononcée pour la discrétion de la première dame.

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la Mairie de Paris et députée de l’Essonne

Ses principales déclarations :

Qu'attendez-vous en priorité de la conférence de presse du Président ?

"J'écouterai avec intérêt ce qu'il aura à dire mais, honnêtement, avec beaucoup de circonspection et pas beaucoup d'espoir. On attend des éclaircissements sur ce qu'il a annoncé lors de ses vœux, son affaire du pacte de responsabilité. De mon côté, je n’y crois pas beaucoup."

Que voulez-vous savoir de la vie personnelle, de l'affaire Closer ?

"Vous me demandez ce que j'attends de la conférence ! Je vous dis : d'abord qu'il explique, qu'il développe des choses qu'il a annoncé une nouvelle fois à l'occasion des vœux, sur lesquelles on n'a pas de perspectives, on ne sait pas ce qu'il veut faire ! On est en pleine crise, on ne sait pas ce qu'il propose pour en sortir ! Il nous avait proposé en mars dernier un choc de simplification : c'est une bonne idée, on a une administration trop compliquée, trop tatillonne, mais entre mars et le réveillon il ne s'est rien passé. Pour les vœux, il nous a à nouveau proposé un choc de simplification : c'est pas très sérieux. Il a parlé d'un pacte de responsabilité... S'il y avait un virage à la Tony Blair ou à la Schröder, je trouverais ça intéressant mais ce n'est pas vraiment ce qui se profile... Des annonces sans lendemain, on l'a déjà vu par le passé avec le choc de simplification. Pour faire un virage à la Blair ou à la Schröder, il faudrait baisser les charges et les impôts et pour cela beaucoup baisser les dépenses : il fait le contraire !"

Ne veut-on pas d'un Hollande ou d'un X qui soit lui-même sans copier... ?

"Quelqu'un qui baisse les charges et les impôts et pour cela qu'il baisse les dépenses ! Le problème, c'est qu'il a fait le contraire jusqu'à maintenant, que sa majorité au Parlement ne veut pas le faire, qu'aux municipales il s'allie ici ou là aux communistes qui eux ne veulent vraiment pas du tout le faire !"

Jean-François Copé a été le premier dirigeant à trouver cette affaire Closer désastreuse pour l'image présidentielle. A t-il eu raison de choisir la précipitation ?

"C'est évidemment un sujet un peu difficile. Evidemment que le Président a droit à une vie privée, tout le monde est d'accord là-dessus. Maintenant, il ne faut pas être hypocrite : les mêmes qui commencent en disant qu'il a droit à une vie privée en général poursuivent par de grands développements sur l'actualité du moment. De toute façon, c'est à la une de tous les journaux, je ne vous parle même pas des journaux nationaux mais de la presse internationale, les médias télé et radio..."

Ça vous rappelle ce qui s'est passé avec Nicolas Sarkozy il y a quelques années...

"Bien sûr. Le problème, c'est qu'à partir du moment où un responsable politique met en avant un conjoint, et le Président François Hollande l'a fait, il y a eu des interviews, à partir de ce moment-là il y a un risque de retournement possible. Ce que je dis : les Français ont le droit de savoir deux choses. Ils ont le droit de savoir si la personne qui a été présentée comme première dame est toujours la première dame. Ils ont le droit de savoir par exemple, ça a des conséquences très concrètes, si dans un mois, quand François Hollande ira aux Etats-Unis voir Obama, il sera avec elle, avec une autre ou personne. Le reste a peu d'intérêt."

 

Pour ce quinquennat ou le prochain, faut-il un statut spécifique de la première dame ?

"Ça fait longtemps que je le dis : je suis pour la discrétion de la première dame, pas de statut."

Une pratique surannée qui doit être bannie ?

"C'est pire que ça ! Je le redis : on est dans un entre-deux, c'est ce qu'il y a de pire ! Il y a le choix entre un vrai statut, comme aux USA, elle est dans le protocole avec des passages obligés, ou un conjoint qui n'a pas d'existence officielle, qui peut être invité à des dîners officiels avec un secrétariat pour prévenir et mettre sur l'agenda, mais pas de cabinet, de site internet, des activités officielles... Je suis pour cette solution ! Pas de statut. Pas de moyens particuliers."

 

Vous avez dans le collimateur la gestion actuelle du maire de Paris... Vous promettez des économies : combien et lesquelles ?

"Je dis précisément que les impôts à Paris ont explosé..."

9%...

"Non, +40% ! Rien que la taxe foncière, c'est +67% ! Ils n'ont pas explosé n'importe comment : mais à cause des frais de fonctionnement ! Ils ont augmenté de 40%, le train de vie de la mairie a augmenté de plus de 30% !"

Combien à Bordeaux ?

"Je veux dire précisément combien ça coûte : les frais de personnel à Paris, c'est 832 euros par parisien. La moyenne nationale, c'est 237 euros par habitant dans une commune... C'est pas beaucoup, c'est vrai que dans une grande ville..."

Bordeaux, 51%, Marseille 169%..."

"Je vous donne des chiffres publics ! Si vous regardez Lyon ou Marseille, c'est en moyenne 600 et quelques. Paris, en termes de frais de personnel, c'est beaucoup plus ! Je pourrais poursuivre sur l'endettement, les impôts..."

Quel est le montant actuel de la dette Delanoë ?

"Bientôt 4 milliards ! C'est beaucoup ! Ca fait plus de 1.400 euros par parisien, la moyenne nationale est de 600 euros, 700 et quelques à Lyon... Je propose d'arrêter le gâchis ! Il faut réduire les dépenses ! Un exemple : il y a trop d'adjoints à la ville de Paris. Ca n'a l'air de rien, mais l'exemplarité ça commence par soi-même. Chaque cabinet d'adjoint, ça coûte 500.000 euros ! Il y en a 36, il en faut 20 au maximum. Il y a une pyramide inversée : trop de fonctionnaires dans la suradministration, pas assez sur le terrain. Il y a eu 14.000 fonctionnaires en plus créés entre 2001 et 2013 : ils étaient 40.000, ils ont 54.000. Sur ces 14.000, seulement 2.200 dans des nouveaux équipements, et 300 qui correspondent aux transferts de compétences. Pourquoi ? Parce qu'il y en a plein dans la suradministration ! Et les fonctionnaires sur le terrain vous le disent : il y a beaucoup d'absentéisme "parce qu'on est démotivés ! On a douze petits chefs qui ont très souvent été nommés sur des motifs politiques !" Je peux donner des exemples de nominations politiques."

Récemment, François Fillon et Bernadette Chirac vous ont apporté leur soutien. Vous avez compris pourquoi ils ont rendu un hommage appuyé à Jean et Xavière Tiberi ?

"Vous êtes en train de d'empêcher, de m'interdire, de me couper, de parler sur les gâchis de la ville de Paris ! Vous venez chercher des petites chicayas qui en plus sont fausses ! François Fillon est venu inaugurer le QG de Florence Berthout, dans le 5ème arrondissement, c'est à elle qu'il a rendu un soutien appuyé. Bernadette Chirac a inauguré le QG de Valérie Montandon dans le 12ème arrondissement. Elle était là pour elle ! Si elle a rappelé sa jeunesse militante avec Xavière Tiberi, ce n'était en aucune manière un soutien aux dissidences !"

Ca vous avait fait plaisir...

"Bien sûr !"