Florian Philippot : "Les Français veulent un autre modèle"

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SAISON 2012 - 2013, modifié à

"C'est le score du FN contre une combine entre les partis", analyse Florian Philippot après la défaite du FN à Villeneuve-sur-Lot.

Les principales déclarations de Florian Philippot, vice-président du FN:

 

Même quand vous perdez, vous gagnez...

"Perdre avec un peu plus de 46% des voix dans une circonscription qui, honnêtement, n'est pas un bastion du FN, on avait fait 15% en juin dernier, faire plus de 46%, voir cette belle, très belle progression entre les deux tours, 7.000 voix de gagnées, oui, on peut dire que c'est un bel exploit. Ce n'est pas une victoire, on aurait préféré gagner évidemment, mais c'est un bel exploit. Oui, je me suis dit que c'était faisable ! J'y étais mercredi dernier, il y avait une belle ferveur, belle ambiance, belle dynamique... Si on fait 46% dans cette circonscription, je peux vous dire que si on refaisait les législatives, si par exemple François Hollande avait la bonne idée de dissoudre l'Assemblée Nationale, on aurait, sans changement de mode de scrutin, au moins une quarantaine de députés !"

Qu'est-ce qui a manqué ?

"Pas grand chose, peut-être encore quelques jours d'explication, d'éclairage sur nos idées puisque nous avions en face un candidat qui ne faisait pas campagne sur le fond mais qui faisait surfait sur des peurs imaginaires, en bon UMPS qu'il est. Ce qui est notable, c'est que 46%, c'est le score du Front National. En revanche, en face, les 53%, ce n'est pas le score de l'UMP, c'est le score de l'UMP, plus le PS, plus le Front de Gauche, plus les Verts. Je crois qu'hier Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Harlem Désir et Jean-François Copé ont ouvert leur petite bouteille de champagne et ont trinqué ensemble."

Le front républicain, ça marche...

"Ce n'est pas le front républicain ! C'est une combine entre des partis qui font semblant 364 jours sur 365 de s'opposer, et qui au moment crucial de l'élection sont ensemble... C'est tellement confortable de rester ensemble, de faire croire à une fausse opposition entre UMP et PS... Il n'y a pas d'opposition, c'est ce que nous disons."

Quand ils veulent vous barrer la route, ça marche...

"Oh, je disais qu'ils prennent le champagne : ils vont devoir le ranger assez vite ! Si nous faisons 46% là-bas, c'est que nous sommes au bord de la victoire ! Le peuple français est en train de se réveiller très sérieusement, parce qu'il y a des clivages de fond dans cette élection..."

L'affaire Cahuzac vous permet peut-être de réaliser ce score...

"Oui, oui, et puis le score des Verts, et le candidat PS a dit qu'il avait été éliminé à cause du beau temps... La prochaine fois, ils feront la danse de la pluie..."

L'affaire Cahuzac joue forcément...

"Non, très marginalement... Des affaires il y en a tous les jours malheureusement, et ce score confirme ce que l'on voit dans d'autres partielles et dans beaucoup de sondages qui nous mettent en tête aux européennes... Les Français veulent un autre modèle, veulent le patriotisme, un système qui protège les travailleurs et les retraités... Ils ont compris l'arnaque de l'Union Européenne, que UMP, PS et leurs partis associés étaient alignés sur ce programme..."

A propos de la sortie d’Arnaud Montebourg sur José Manuel Barroso :

"J'ai entendu cela... C'est assez extraordinaire de voir UMP, PS et gouvernement tomber sur M. Barroso : c'est leur créature ! Il ne vient pas de nulle part, il a été nommé, ils l'ont soutenu pendant des années. Mais c'est peut-être parce qu'on approche des élections européennes, il y a peut-être un petit lien... Et vous croyez que le problème de l'Europe, c'est le problème d'un homme ? Mais, moi, un Barroso, vous pouvez le remplacer par n'importe quel autre ! Ca n'a strictement aucune importance ! Tant qu'on reste dans les mêmes traités, les mêmes directives européennes, vous aurez les mêmes politiques ! C'est ça la grande arnaque ! Si l'UMP, le PS et M. Montebourg font campagne aux Européennes en disant qu'il suffit de changer M. Barroso et que tout ira bien, alors ils vont tromper les Français. Il faut changer radicalement de système, faire un référendum sur la fin de l'Union Européenne, mettre en place une Europe des nations libres et souveraines."

"M. Montebourg est extraordinaire : il voulait le protectionnisme, maintenant qu'il est ministre, il fait l'inverse, il voulait la démondialisation, il fait la mondialisation sauvage. Il fait le contraire de ce qu'il veut, c'est assez terrifiant cette schizophrénie..."

Un message pour J.F. Copé invité d'Europe 1 à 8h20 ?

"Je n'ai pas grand chose de spécial à lui dire... Si ce n'est que je l'ai écouté hier dans son intervention, je me suis demandé honnêtement si Harlem Désir n'aurait pas pu tenir strictement le même discours mot pour mot, ça ne m'avait jamais frappé autant."

"L'UMPS n'est pas notre invention, c'est un constat. Nous avons mis un nom sur quelque chose qui existe. Personne ne les force à être ensemble : ils le font d'eux-mêmes spontanément, parce qu'il y a une cohérence politique pour eux à être ensemble. Il n'y a plus de clivage entre eux."

Le FN doit-il changer de nom ?

"Le débat n'est pas tabou, ça pourrait être ouvert un jour, il ne l'est pas encore. On verra bien. Il y a déjà le rassemblement Bleu Marine, on va continuer le travail de fond, de terrain, l'implantation locale. Nous allons être sur les vrais sujets : les retraites, le marché transatlantique, la laïcité, tous les vraissujets qui intéressent les Français. On laissera les autres faire leur tambouille politicienne, ce n'est pas notre affaire."

 

A propos de Nelson Mandela :

"Oui bien sûr [je partage cette émotion]. Nelson Mandela est une grande conscience africaine, il aura... Il a... Il n'est pas encore décédé, mais de toute façon il a marqué son époque et son siècle."