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C'EST VOTRE QUESTION - Depuis plusieurs années, les revendications via la mise en ligne de vidéos sur Internet se sont multipliées. Dernier exemple en date, l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo le 7 janvier.

Pendant longtemps, la revendication des actes terroristes passait par des messages écrits, codifiés (décryptés par les messages de renseignement, Ndlr), aux grandes agences de presse ou à des journaux proches de ces organisations. Mais depuis plusieurs années, les revendications via la mise en ligne de vidéos sur Internet se sont multipliées. Dernier exemple en date, l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo le 7 janvier dernier revendiqué une semaine plus tard par Al-Qaïda au Yémen, la branche la plus dangereuse d’Al-Qaida.

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Ces images permettent bien évidemment aux organisations terroristes d’être très vite identifiées. Mais y a-t-il d’autres raisons qui les poussent à utiliser la vidéo ?

Le meilleur outil de propagande. "Susciter choc et effroi, c’est le principe du terrorisme. Et pour faire peur il faut faire savoir", explique Xavier Yvon, grand reporter à Europe 1. Or, ces vidéos, qui se multiplient très facilement avec les réseaux sociaux sont le meilleur outil de propagande. "Elles sont d’autant plus efficaces aux yeux des terroristes lorsqu’elles sont très bien réalisées et montées", comme celle qui revendique les attentats de Paris de ce début d’année, poursuit le journaliste d’Europe 1. Il souligne d'ailleurs l'aspect très professionnel de ces vidéos et leur ressemblance avec "un journal télévisé avec présentateur, images en incrustation".

En outre, certaines chaînes apportent aux terroristes un véritable appui logistique. C’est ainsi qu’après le 11 septembre 2001, As-Sahab, une société audiovisuelle proche de l’organisation terroriste et qui dispose de véritables studios, a été considérée comme le producteur vidéo d’Al-Qaida. 

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Deux cibles. Ces vidéos ont deux cibles, affirme ensuite Xavier Yvon. Les opinions publiques des pays touchés ou menacés par le terrorisme. Ce genre de vidéo "renforce la peur dans le pays et permet de faire pression avec les menaces sur le gouvernement". Ces vidéos visent aussi à mobiliser les combattants et séduisent les apprentis djihadistes. En effet, ces organisations ont besoin de recruter. Or, il y a une concurrence en ce moment entre Al-Qaida d’un côté et l’Organisation Etat islamique (EI) de l’autre qui sévit en Irak et en Syrie.

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L’organisation Etat islamique à la pointe. "C’est cette dernière qui utilise la vidéo de manière la plus professionnelle. Elle produit quasiment des films", relève ainsi le grand reporter d’Europe 1. Dernier exemple en date : la vidéo de l’exécution de deux espions russes par un enfant de 10 ans.  

Mais vidéo ou pas, tous les actes terroristes ne sont pas revendiqués. Sur les 45.000 attaques terroristes qui ont eu lieu depuis 1998, seules 14% ont été revendiquées. 

Réalisation : Maud Descamps