Le business Mange, Prie, aime

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Amélie Bertrand , modifié à
Le livre phénomène, écoulé à 8 millions d’exemplaires, multiplie les produits dérivés.

En France, l’expression "Mange, prie, aime" n’est connue que depuis mercredi, avec la sortie en salles du film éponyme de Ryan Murphy, porté par Julia Roberts. Mais aux Etats-Unis, c’est un livre, devenu culte depuis quatre ans.

Un best-seller édité à 8 millions d’exemplaires

Elizabeth Gilbert est une journaliste new-yorkaise. En 2006, elle publie Eat, Pray, Love, le récit de son voyage initiatique. Après un divorce difficile, elle part un an à travers le monde : quatre mois en Italie, pour découvrir la gastronomie, quatre mois en Inde, pour prier et méditer, et quatre mois à Bali où elle tombe de nouveau amoureuse. Son livre, entre chick lit, témoignage et manuel de savoir-vivre, séduit aussi bien les critiques que les lecteurs, et se vend à huit millions d’exemplaires dans le monde.

"Ce livre est incroyable, il a changé ma vie. Merci", "Grâce à Elizabeth Gilbert, j’ai retrouvé le goût de vivre et celui du voyage"… Les témoignages de lectrices emballées, dont certaines ont elles aussi tout plaqué pour voyager, se multiplient sur le net. "Les lecteurs, surtout les femmes, sont tombés amoureux de cette auteure, qui dit que l’on peut prendre en main son bonheur, sans se soumettre aux pressions de la société", raconte son éditeur, Paul Slovak.

350 millions de dollars de produits dérivés

Face au succès, les produits dérivés n’ont pas tardé à arriver. Les lectrices ont ainsi pu trouver dans leurs magasins des vêtements siglés "Eat, Pray, Love", mais aussi des taies d’oreiller, des objets de décoration, du thé, des recettes de cuisines, des produits alimentaires, du maquillage, du parfum, des bijoux ou un trio de gels douche. Sans compter les nombreuses agences de voyage qui ont lancé leur "Eat, Pray, Love Tour", sur les traces des lieux du livre (pouvant aller jusqu’à 20.000 dollars tout de même pour un séjour à Bali). La pizzeria Da Michele à Naples, où l’auteure mange la meilleure pizza de sa vie, affiche ainsi complet depuis plusieurs mois.

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Au final, les produits dérivés ont rapporté plus de 350 millions de dollars. Et le film, dernière franchise en date, semble bien suivre la même voie, en ayant rapporté, depuis sa sortie aux Etats-Unis le 13 août, autour de 135 millions de dollars.

La France résiste

Seule la France semble résister à la tempête Mange, prie, aime. Sorti en 2009, le livre ne s’est écoulé qu’à 80.000 exemplaires. Un très bon score, mais qui reste dérisoire par rapport à, par exemple, le million de livres vendus en Angleterre. "En France, soit l’auteur a une expérience à raconter et en fait un roman, soit c’est un expert et il écrit un essai", a expliqué au magazine Elle l’éditrice Deborah Druba. "Les deux genres ne se chevauchent pas"… Ce qui est le cas pour Mange, prie, aime.

Le film de Ryan Murphy a pourtant bien commencé, puisqu’il a réalisé mercredi le meilleur démarrage de la semaine, devant le très médiatisé Hors-la-loi. Peut-être une seconde vie pour le livre d’Elizabeth Gilbert.

Regardez la bande-annonce du film :