WikiLeaks : une liste de sites sensibles

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le site Internet publie une liste secrète de sites sensibles à travers le monde, dont en France.

Ce sont les sites à protéger en priorité. WikiLeaks a rendu public un document qui liste les sites industriels et les infrastructures que les Etats-Unis veulent à tout prix protéger d’attaques terroristes car leur perte "affecterait de manière significative" la sécurité américaine, selon le département d’Etat.

Mines, gazoducs, oléoducs etc.

Ce câble diplomatique du département d'Etat datant de février 2009 demande aux représentations diplomatiques américaines de recenser les infrastructures et entreprises dans le monde "dont la perte affecterait de manière significative la santé publique, la sécurité économique et/ou la sécurité nationale des Etats-Unis". Selon le câble, "il n'a pas été demandé (aux diplomates) de consulter les gouvernements locaux pour établir la liste".

Dans cette liste publiée dans la nuit de dimanche à lundi et qui couvre de nombreux pays, à l'exception des Etats-Unis, figurent des câbles sous-marins de télécommunications, des ports, des barrages, des oléoducs et gazoducs, des mines et des entreprises fabriquant notamment des produits pharmaceutiques importants pour la santé publique.

Des sites français dans la liste

Cette liste, qui contient des centaines de sites et infrastructures sensibles, couvre tous les continents. Outre des infrastructures stratégiques, elle recense entre autres le canal de Panama, une mine de cobalt au Congo, d'autres mines en Afrique du Sud ou en Amérique latine ainsi que des entreprises pharmaceutiques produisant des vaccins au Danemark, en Italie, en Allemagne ou encore en Australie.

Concernant la France, la liste cite les groupes pharmaceutiques Sanofi-Aventis, EMD Pharms, GlaxoSmithKline à Evreux, dans l'Eure, ainsi que le groupe industriel Alstom et les points d'arrivée de câbles de télécommunication transatlantiques, à Plérin et Lannion, dans les Côtes d'Armor.

Toujours pour la France, la liste évoque également la société pharmaceutique Diagast (réactifs pour les groupes sanguins, ndlr) ou encore Sanofi Pasteur à Lyon qui produit, précise la liste, des vaccins contre la rage. Deux sites outre-Mer, sites d'arrivée du câble sous-marin Americas-II sont évoqués : l'un à Cayenne en Guyane et l'autre au Lamentin, en Martinique.

L’attitude "irresponsable" de WikiLeaks

Pour Malcolm Rifkind, ancien secrétaire d'Etat britannique à la Défense et aux Affaires étrangères, l'attitude de WikiLeaks est "irresponsable" dans la mesure où cette liste peut aider des groupes terroristes. "C'est une preuve de plus qu'ils (WikiLeaks) ont un comportement irresponsable, presque criminel. C'est le genre d'informations qui intéressent les terroristes", a-t-il déclaré dans le Timesde Londres.