Washington poursuit la ville de Ferguson, rétive à reformer sa police

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Des policiers aux Etats-Unis. Image d'illustration. © RINGO CHIU / AFP
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avec AFP , modifié à
Le conseil municipal de Ferguson a refusé de voter mardi un train de réformes de ses forces de l'ordre, déclenchant la colère de Washington. 

Le ministère américain de la Justice va engager des poursuites contre la ville de Ferguson, dont les élus rechignent à entreprendre les réformes de la police exigées après la mort de Michael Brown, un jeune Noir abattu en 2014 par un policier blanc. Cette mort avait déclenché de violentes manifestations dans cette ville du Missouri.

Un rapport accablant. La ville de Ferguson avait par la suite reçu ordre de réformer son système de police et de justice après une enquête fédérale qui dressait un portrait accablant des forces de l'ordre, accusées de racisme, de harcèlement contre les Noirs ou de brutalités gratuites. Les policiers de cette banlieue de Saint-Louis contrôlaient "systématiquement" des automobilistes sans raisons apparentes et arrêtaient des personnes sans motif. "Ils prenaient des décisions en fonction de la façon dont les personnes s'expriment et faisaient monter la pression de façon inutile dans des situations qui n'étaient pas menaçantes", a-t-elle ajouté. Ces agents étaient poussés par "des préjugés racistes" et "encouragés par la ville dans l'intérêt d'engendrer des revenus", a-t-elle encore expliqué.

Des réformes rejetées. Après 26 semaines de "rigoureuses négociations", des responsables de Ferguson avaient signé un décret de consentement de 131 pages détaillant les réformes nécessaires. Mais les membres du Conseil municipal ont décidé mardi soir d'envoyer à nouveau des émissaires à la table des négociations dans l'espoir de minimiser d'éventuelles dépenses. 

"La voie du procès". "La ville était bien consciente qu'en décidant de ne pas accepter, elle choisissait la voie du procès. C'est leur choix", a asséné Loretta Lynch. "Nous pensons que chaque citoyen se voit garanti à la naissance le droit de ne pas subir l'usage excessif de la force et la liberté de ne pas subir des discriminations policières."