Washington : pourboire contre salaire horaire minimum obligatoire

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Une campagne contre cette nouvelle loi s'est affichées sur les façade de nombreux restaurants de Washington © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les électeurs de la capitale fédérale doivent se prononcer mardi sur l'adoption d'un salaire horaire minimum obligatoire dans la restauration. Une mesure qui pourrait faire baisser les pourboires et augmenter les factures.

La fin d'un repas dans un restaurant aux États-Unis ne consiste pas simplement à sortir sa carte bancaire. Il faut auparavant calculer le pourboire, dont le montant est laissé au libre choix du client mais qui est attendu entre 15% et 20% du total de l'addition.

Des "tips" ou un salaire minimum ? Un vote organisé mardi dans la capitale fédérale Washington sur un salaire horaire minimum pour les personnes rémunérées au pourboire pourrait cependant avoir des conséquences sur cette pratique, profondément ancrée dans la culture américaine.

Les électeurs doivent en effet se prononcer sur le "Minimum Wage Amendment Act" - ou "Initiative 77" comme la mesure est également appelée -, qui divise tout particulièrement le secteur de la restauration, employés comme propriétaires.

Un salaire complété par l'employeur, en principe. Pour l'heure, les employeurs de personnes rémunérées au pourboire sont exemptés du paiement du salaire minimum légal - 12,50 dollars par heure actuellement - et certains serveurs et serveuses ne sont payés que 3,33 dollars (soit 2,8 euros) de l'heure. Si les pourboires ne permettent pas d'atteindre le seuil légal, l'employeur est alors tenu de faire le complément. Mais il y a un taux élevé de non respect de cette clause. La mesure soumise au vote mardi vise à étendre à tous les travailleurs de la restauration - recevant pourboires ou non - un minimum de 15 dollars de l'heure au plus tard en 2025.

La crainte de voir les salaires baisser et les menus augmenter. Reste que de nombreux employés rémunérés au pourboire sont opposés à ce texte car ils gagnent actuellement davantage que ce minimum proposé et craignent qu'il n'entraîne une baisse drastique des pourboires, et donc de leurs revenus.

D'autre part, selon eux, les prix sur les menus devraient augmenter pour incorporer ce surcroît de dépense du côté employeur et les clients pourraient se montrer moins généreux envers leur serveur face à une addition plus salée. Pénalisant par-là même ceux que la mesure doit aider.

Une mesure pour lutter contre le harcèlement sexuel. Pour la campagne "One Fair Wage", ce minimum obligatoire doit permettre de lutter contre le détournement de revenus, contre la discrimination envers les employés sans contact avec les clients et contre le harcèlement sexuel. "Dépendre des pourboires signifie subir des avances non sollicitées et des commentaires pour ne pas perdre le pourboire d'une table avec une grosse addition", a relevé Christopher Maggiano, qui siège au conseil de l'organisation Restaurant Opportunities Centers United.