Vol MH17 : le missile qui l'a abattu a été transporté depuis la Russie

vol MH17, Ukraine crédit : ODD ANDERSEN / AFP - 1280
Le vol MH17 s'était écrasé dans l'est de l'Ukraine après avoir été abattu © ODD ANDERSEN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'enquête pour comprendre pourquoi le vol MH17 a été abattu au dessus de l'Ukraine en 2014 apporte de nouveaux éléments. 

Le missile qui a abattu le vol MH17 de la Malaysia Airlines le 17 juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine a été transporté depuis la Russie, a affirmé mercredi le parquet néerlandais lors de la présentation de ses premières conclusions, soulignant avoir identifié une centaine de personnes ayant "joué un rôle actif" dans ce drame. L'enquête a également confirmé que le missile avait été tiré d'un champ alors situé sur le territoire contrôlé par les séparatistes prorusses. 

Un missile acheminé depuis la Russie. L'ensemble des 298 personnes présentes à bord du Boeing 777 reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, passagers et membres de l'équipage, avaient été tuées. La majorité des victimes étaient de nationalité néerlandaise. "Sur la base de l'enquête pénale, nous pouvons conclure que le vol MH17 a été abattu le 17 juillet 2014 par un missile BUK apporté du territoire de la Fédération de Russie et qu'après le lancer, le système a été réacheminé en Russie", a affirmé Wilbert Paulissen, l'un des responsables de l'enquête.

Une centaine de personnes impliquées. "Aucune des [personnes identifiées] n'est automatiquement considérée comme un suspect", a-t-il ajouté, appelant celles-ci à contacter les enquêteurs pour expliquer leur rôle ou donner des informations supplémentaires. Sur la base de photos, vidéos, témoignages, données de télécommunications et conversations téléphoniques, les enquêteurs ont recréé l'itinéraire emprunté par le convoi ayant transporté le BUK. 

Un missile tiré depuis une zone rebelle. "Notre enquête a montré que l'endroit depuis lequel le missile a été tiré était aux mains des rebelles", a affirmé mercredi Wilbert Paulissen, l'un des responsables de l'enquête, au cours d'une conférence de presse de présentation des premiers résultats de cette enquête pénale. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a insisté mercredi sur le fait que la Russie avait fourni "des informations complètes" aux enquêteurs. "Les données sont sans équivoque et dans ces données, il n'y a pas de missile", a-t-il affirmé. "Donc, s'il y a eu un missile, il n'aurait pu être tiré que d'un autre territoire", a-t-il ajouté.

Pour Kiev, l'enquête montre "l'implication directe" de la Russie. "Le rapport présenté aujourd'hui inclut un nouveau élément très important : une information sur la route par laquelle l'arme a été transportée en Ukraine depuis la Russie" puis, après le tir, redéployée en Russie en passant par "un secteur de la frontière ukraino-russe contrôlé uniquement par la Russie et ses militants. Cette information montre à nouveau l'implication directe de l'État-agresseur dans le crash de l'avion", a affirmé mercredi le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Les séparatistes prorusses démentent. "Nos forces n'ont pas pu tirer sur l'avion avec un système BUK car nous n'avons pas de telles armes", a assuré de son côté Edouard Bassourine, un responsable militaire de la "République populaire" autoproclamée de Donetsk (DNR).

La Russie dénonce un rapport "biaisé et politiquement motivé". La Russie s'est quant à elle dite "déçue" mercredi par les premiers résultats de l'enquête pénale. "La Russie est déçue par le fait que la situation autour de l'enquête sur la catastrophe ne change pas. Les conclusions du Parquet néerlandais confirment que l'enquête est biaisée et politiquement motivée", a déclaré, dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères.

Une autre enquête, coordonnée par le Bureau néerlandais d'enquête pour la sécurité (OVV), avait conclu l'an dernier que le Boeing 777 avait été abattu par un missile sol-air de fabrication russe BUK à partir d'une zone tenue par les séparatistes prorusses, sans identifier les auteurs du tir. Moscou et les séparatistes démentent toutefois cette version et montrent du doigt les forces ukrainiennes.