VIDEO - Romney rejoue à la Guerre froide

"La Russie n'est pas un ami (des Etats-Unis) sur la scène internationale", a déclaré Mitt Romney.
"La Russie n'est pas un ami (des Etats-Unis) sur la scène internationale", a déclaré Mitt Romney. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Le candidat républicain a qualifié la Russie "d'ennemi numéro un". Le Kremlin est en colère.

Le torchon brûle entre le favori à l'investiture républicaine aux Etats-Unis et la Russie. Alors que Mitt Romney avait qualifié lundi la Russie "d'ennemi géopolitique numéro un" des Etats-Unis, le président Dmitri Medvedev l'a renvoyé dans les cordes mardi et lui demandant, d'"utiliser sa tête" lorsqu'il parle de la Russie.

"Je recommanderais à tous les candidats à la présidentielle américaine deux choses : premièrement faire appel à la raison et utiliser leur tête, ce qui ne nuirait pas à un candidat, et deuxièmement consulter leur montre. On est en 2012 et pas dans les années 1970", a déclaré Dmitri Medvedev aux agences russes à Séoul, réagissant aux déclarations de Mitt Romney la veille sur la chaîne américaine CNN.

La Russie "joue le jeu des pires acteurs" politiques :

"En ce qui concerne toutes sortes de clichés idéologiques, quand une partie utilise des formules du genre 'ennemi numéro un', ça sent le cinéma d'Hollywood et une certaine époque", a souligné Medvedev, en référence à la Guerre froide.

"Je disposerai de plus de flexibilité"

Une déclaration qui intervient au moment où Dmitri Medvedev a annoncé avec son actuel homologue américain, Barack Obama, le "redémarrage" des relations entre les deux pays, notamment sur la question cruciale du bouclier antimissile en Europe.

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La veille, les journalistes, présents à Séoul lors de ce sommet consacré à la sécurité nucléaire, avaient surpris une conversation entre les deux présidents lors de laquelle le président américain réclamait de la patience au président russe sur cette question du bouclier antimissile. "C'est ma dernière élection. Après mon élection, je disposerai de plus de flexibilité", a déclaré Barack Obama, selon une retranscription de l'échange par la chaîne ABC.

"La Russie n'est pas un ami"

Une discussion à bâtons rompus captée par un micro encore allumé qui avait déclenché la foudre des républicains dénonçant ce qu'ils ont assimilé à un "double jeu" de la part du président démocrate. Dans la foulée, Mitt Romney s'était dit "très inquiet" après les déclarations du président qui, selon le candidat républicain, "dit une chose et en fait une autre". "La Russie n'est pas un ami (des Etats-Unis) sur la scène internationale, et c'est très troublant, très inquiétant de voir ce président chercher davantage de flexibilité, et qu'il n'ait pas à rendre des comptes aux Américains pour ses relations avec la Russie", a-t-il affirmé.

Afin de couper court à la polémique, Barack Obama a réfuté les arguments déployés par l'opposition américaine, affirmant que rien en la matière ne pouvait se faire sans un large consensus politique à Washington. "La seule façon pour moi d'avancer sur ces questions est de consulter le Pentagone, le Congrès et d'obtenir le soutien des deux partis" démocrate et républicain, a déclaré le président démocrate à des journalistes à Séoul. "Franchement, le contexte actuel", faisant allusion à l'élection présidentielle qui se profile, "n'est pas propice à ce genre de consultations sérieuses."