VIDEO - Qu'ont dit les présidents américains à Berlin ?

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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le Mur de Berlin a été au cœur des discours de tous les présidents américains en visite en Allemagne. 

L’INFO. C'est presque un rituel. De John Fitzgerald Kennedy en juin 1963 à Barack Obama qui va s'exprimer ce mercredi, plusieurs présidents américains ont prononcé des discours à Berlin. Et certaines de leurs petites phrases sont entrées dans l'histoire de la capitale allemande et de son Mur. Tour d’horizon en images.

John Fitzgerald Kennedy (26 juin 1963) : "Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de Berlin. C'est pourquoi, en tant qu'homme libre, je suis fier de dire : Ich bin ein Berliner (Je suis un Berlinois)", lance, près de deux ans après la construction du Mur, le président américain, qui s'exprime à la mairie de Berlin-ouest.

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Richard Nixon (27 février 1969) : un mois après son entrée en fonction, Richard Nixon se rend le 26 février à Bonn, alors capitale de la RFA. Puis le président américain fait une halte de quatre heures le lendemain, à Berlin-ouest. Il reçoit un accueil enthousiaste et prononce plusieurs discours, notamment près du Mur : "parfois vous devez vous sentir bien seuls. Mais n'oubliez jamais que nous sommes à vos côtés, que les peuples qui sont libres ou qui aspirent à l'être à travers le monde sont à vos côtés. Dans la mesure où les Berlinois représentent la liberté et la paix, tous les habitants de cette planète sont vraiment des Berlinois".

Ronald Reagan (12 juin 1987) : en visite à Berlin-ouest, Ronald Reagan prononce un discours avec en toile de fond la Porte de Brandebourg, elle-même située de l'autre côté du Mur, en RDA. Le décor est fastueux : une gigantesque estrade est dressée, entourée du drapeau ouest-allemand (aujourd'hui drapeau de l'Allemagne réunifiée) noir-rouge-or et surmontée de drapeaux américains. Protégé par une immense vitre pare-balles, il lance en allemand, sous les applaudissements nourris de quelque 20.000 personnes : "Es gibt nur ein Berlin" ("Il n'y a qu'un seul Berlin"). Avant de poursuivre en anglais, en direction de son homologue russe Mikhaïl Gorbatchev : "si vous voulez la paix (...), M. Gorbatchev, ouvrez cette porte ! M. Gorbatchev, abattez ce mur !"

George Bush (31 mai 1989) : quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin (9 novembre), le président George Bush père avait lancé à Mayence, lors d'une visite en Allemagne de l'Ouest : "La guerre froide a commencé avec la division de l'Europe, elle ne pourra s'achever que lorsque l'Europe sera unie". Avant d'appeler l'URSS à laisser l'Europe devenir "une communauté de nations libres" et à "faire tomber le Mur". Six mois plus tard, en signe de "gratitude", le ministre ouest-allemand des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher, lui remettait à Washington un morceau du fameux Mur.

Bill Clinton (12 juillet 1994) : Le président américain, Bill Clinton est en verve ce jour-là. Et dans la langue de Goethe, s’il vous plait. "Alles ist möglich. Berlin ist frei ! (...) Amerika steht an Ihrer Seite, jetzt und für immer" ("Tout est possible. Berlin est libre ! (...) L'Amérique est à vos côtés, maintenant et pour toujours"), proclame-t-il adossé à la Porte de Brandebourg, à côté du chancelier allemand Helmut Kohl, cinq ans après la chute du Mur. Il s'exprime devant une foule enthousiaste de plusieurs dizaines de milliers de Berlinois brandissant de petits drapeaux américains et allemands.

George W. Bush (23 mai 2002) : lors d'un discours devant les députés du Bundestag un peu moins d'un an après les attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush appelle les Européens à poursuivre avec lui la guerre contre le terrorisme mais assure alors qu'il n'a "pas de plan de guerre" contre l'Irak. Quelque 20.000 personnes ont manifesté la veille dans les rues de Berlin contre la politique américaine pendant qu'il dîne avec le chancelier allemand Gerhard Schröder.

Et Barack Obama (19 juin 2013) : Barack Obama, comme ses illustres prédécesseurs, voudra donc aussi écrire l'histoire devant près de 6.000 invités et les caméras du monde entier. Le président américain va proposer mercredi devant la Porte de Brandebourg à Berlin de tourner définitivement la page de la Guerre Froide avec une réduction des arsenaux stratégiques nucléaires américain et russe.