Venezuela : l'opposition rejette l'assemblée constituante de Maduro

Nicolas Maduro a annoncé lundi qu'il convoquait une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution.
Nicolas Maduro a annoncé lundi qu'il convoquait une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. © PRESIDENCIA / AFP
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avec AFP , modifié à
Nicolas Maduro "renforce le coup d'Etat et approfondit la grave crise" que connaît le pays, estime l'une des principales figures de l'opposition.

L'opposition vénézuélienne a rejeté lundi la convocation par le président Nicolas Maduro d'une assemblée constituante, estimant qu'il s'agissait d'une poursuite du "coup d'Etat" mené selon elle contre le Parlement qu'elle contrôle.

"Fraude". "Maduro renforce le coup d'Etat et approfondit la grave crise" que connaît le Venezuela, a déclaré sur Twitter un des principaux dirigeants de l'opposition, Henrique Capriles, ancien candidat à l'élection présidentielle. Le pouvoir veut "tuer la Constitution" avec cette initiative qui est une "fraude", a estimé Henrique Capriles, qui a appelé les partisans de l'opposition à "désobéir à une telle folie".

Assemblée constituante "populaire, citoyenne et ouvrière". Nicolas Maduro a annoncé lundi, devant une foule de ses partisans rassemblés dans le centre de Caracas à l'occasion de la Fête du travail du 1er mai, qu'il convoquait une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution qui remplacerait celle de 1999. Il a précisé qu'il s'agirait d'une assemblée constituante "populaire, citoyenne, ouvrière" et qu'une partie de ses membres seraient élus par divers secteurs de la société, et que par exemple les minorités sexuelles ou les handicapés auraient leurs représentants.

"Le coup d'Etat continue". "Le coup d'Etat continue. Ce qu'a convoqué Maduro n'est pas une constituante mais une 'prostituante'", a lancé un autre responsable de l'opposition, le parlementaire Henry Ramos Allup. L'opposition, qui contrôle le Parlement depuis les élections législatives de décembre 2015, accuse le pouvoir de "coup d'Etat" depuis que le Tribunal suprême de justice (TSJ, Cour suprême) s'est arrogé les pouvoirs du Parlement et a supprimé l'immunité des députés. Le TSJ a dû faire marche arrière quelques jours plus tard devant le tollé international suscité par ces mesures. Mais cette tentative pour neutraliser la seule institution tenue par l'opposition a déclenché une vague de manifestations au cours desquelles 28 personnes ont été tuées depuis le 1er avril.