Venezuela : deux chaînes de télévision colombiennes suspendues

Nicolas MAduro, Venezuela crédit : Juan BARRETO / AFP - 1280
Nicolas Maduro avait dénoncé ces derniers jours une "campagne terrible" contre son gouvernement © Juan BARRETO / AFP
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avec AFP
Les signaux de deux chaînes de télévision colombienne ont été suspendus, le président Maduro les accusant de mener une "campagne terrible" contre son gouvernement quelques jours auparavant.

Le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro a suspendu le signal de deux des principales chaînes de télévision colombiennes, RCN et Caracol, ont indiqué jeudi ces deux médias.

Deux chaînes suspendues. "Notre signal international a été suspendu jeudi par tous les câblo-opérateurs vénézuéliens", a indiqué RCN sur son site Internet. "Nous regrettons profondément cette décision du gouvernement du Venezuela. Ils nous ont exclu des deux câblo-opérateurs" du pays, avait indiqué quelques heures auparavant le directeur de l'information de Caracol, Juan Roberto Vargas.

Des médias accusés de mener une "campagne terrible" contre Maduro. Le président socialiste Nicolas Maduro, confronté à une violente vague de contestation depuis cinq mois, avait dénoncé ces derniers jours une "campagne terrible" contre son gouvernement, accusant directement les médias colombiens comme Caracol et les journaux El Tiempo et El Espectador.

Une nouvelle censure ? Selon Caracol, la décision de la priver d'antenne a été prise par l'autorité des télécommunications du Venezuela, qui avait déjà décidé en février de couper le signal de CNN en espagnol, puis, deux mois plus tard, des chaînes colombienne El Tiempo et argentine Todo Noticias.

"Caracol a toujours mené son travail de façon objective, nous suivons depuis toujours les principes que nous considérons comme fondamentaux, c'est-à-dire offrir un journalisme avec du contexte et écouter tous les points de vue. C'est que nous avons essayé de faire au Venezuela", a plaidé jeudi Juan Roberto Vargas.

Une dictature pour le président colombien. Le président colombien Juan Manuel Santos a "profondément" regretté cette mesure. "C'est une preuve supplémentaire que ce régime n'aime pas les libertés. C'est un régime qui restreint les libertés de ses citoyens", a-t-il souligné. Juan Manuel Santos, qui a été journaliste avant de se lancer en politique en 1991, a de nouveau comparé le gouvernement Maduro à une dictature.
Selon lui, "c'est un régime qui s'est éloigné du système démocratique et qui, de plus en plus, se conduit comme une dictature".

Des relations tendues. Les relations entre la Colombie et le Venezuela, deux pays voisins par une frontière de 2.200 kilomètres, sont très tendues depuis le début de la crise politique à Caracas. Elles le sont encore plus depuis la décision du président Santos d'offrir l'asile en Colombie à l'ex-procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, de retour au Venezuela vendredi.