Une juge argentine rouvre l'enquête sur la mort de l'écrivain Garcia Lorca

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L'excavation, faite en 2009, près de Grenade, a échoué à retrouver le corps du poète, dont la mort reste un mystère. © JORGE GUERRERO / AFP
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avec Reuters
Cette juge va se pencher sur la mort du poète espagnol, dans le cadre d'une enquête plus vaste sur les crimes contre l'humanité commis par les franquistes.

Une juge argentine a lancé une enquête sur la mort du poète et dramaturge Federico Garcia Lorca, dont l'assassinat par des milices franquistes en 1936 est tenu pour établi. La fin du poète reste un mystère, des excavations menées en 2009 en Espagne près de Grenade, à Víznar où on le croyait enterré, ont échoué à trouver sa dépouille.

"Crimes contre l'humanité". Les recherches de la justice espagnole étant à l'arrêt, une ONG espagnole qui collecte les traces des victimes du régime du  général Franco, l'Asociación para la Recuperación de la Memoria Histórica (ARMH), a demandé en avril à la juge fédérale argentine Maria Servini de s'emparer de l'affaire. Cette dernière a accepté, a annoncé le groupe sur Facebook. "L'affaire a été incorporée à une enquête en cours par la juge Maria Servini pour crimes contre l'humanité", précise le groupe.

Demande du dossier à Madrid. La juge enquêtait déjà sur des crimes commis pendant la période franquiste, qui court sur près de quarante années après l'arrivée au pouvoir du général à l'issue de la guerre civile de 1936-1939, allant de faits de torture à des exécutions sommaires. "La juge a requis que les tribunaux de Madrid remettent le dossier de l'affaire à l'association", a-t-on appris de source judiciaire argentine.

Une enquête déjà ouverte en 2008 mais abandonnée. En 2008, le juge des droits de l'homme le plus célèbre du pays, Baltasar Garzon, a ouvert une enquête sur les crimes du régime, mais celle-ci a été abandonnée, signe du caractère sensible que revêt toujours la période. Les historiens estiment que 500.000 personnes sont mortes pendant la Guerre d'Espagne opposant les républicains aux nationalistes. Des dizaines de milliers d'opposants à Franco ont été tués ou emprisonnés à la fin du conflit dans de violentes purges.