Etats-Unis : une "bébé-Bush" devient la plus jeune élue de l'histoire

© Capture d'écran du compte Twitter d'Elise Stefanik
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PORTRAIT - A 30 ans, Elise Stefanik fait son entrée au Congrès. Cette ancienne de l'administration Bush, élue dans l'Etat de New York, est la plus jeune représentante de l'histoire du pays.

Si à 72 ans, Mitch McConnell, sénateur républicain, est le doyen des républicains élus au Congrès mardi, Elise Stefanik fait baisser la moyenne d'âge dans son camp. A 30 ans, elle est devenue la plus jeune femme jamais élue à la Chambre des représentants, en remportant son duel face au démocrate Aaron Woolf dans la 21eme circonscription de New York. Portrait d'une politicienne précoce, nourrie au sein républicain.

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La politique dans la peau. Dès sa sortie du lycée, elle s'investit en politique. Et comprend rapidement les mécanismes électoraux, puisqu'elle parvient à se faire élire secrétaire du conseil étudiant de l'Académie d'Albany en promettant d'installer un distributeur à friandises dans l'entrée de l'établissement.

Une camarade de promotion de Mark Zuckerberg. Elise Stefanik a ensuite été élevée à la bonne école : à Harvard précisément, où elle a côtoyé un autre monstre de précocité, Mark Zuckerberg. La jeune femme a donc rencontré le fondateur de Facebook sur les bancs de la fac. Et assisté à l'éclosion de son empire par la même occasion. "Je me souviens avoir consulté le projet initial (Facemash, la première version de Facebook) et de m'être dit : 'Oh, c'est intéressant, ce projet ira loin' ", a confié la jeune femme à Business Insider (en anglais).

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Une "bébé-Bush". A peine sortie de la fac, Elise Stefanik  travaille au Conseil de la politique intérieure des Etats-Unis et collabore directement avec George W. Bush. C'est là qu'elle se fait définitivement remarquer comme une jeune pousse talentueuse, notamment par l'homme d'affaires et politicien Tim Pawlenty qui l'enrôle en 2012 pour composer son programme de campagne à l'occasion de l'élection présidentielle. De cette expérience, elle retire une certaine amertume : "J'étais déçue par la politique et par cette campagne. J'ai pensé immédiatement qu'il fallait que de nouveaux candidats surgissent sur la scène nationale, des candidats capables d'avoir un discours positif et de faire repartir notre économie", explique-t-elle encore à Business Insider.

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La fin du WASP ? Elise Stefanik représente indéniablement l'avenir du parti républicain. Un avenir d'autant plus prometteur que l'électorat traditionnel des opposants à Obama est majoritairement blanc, mâle et âgé de plus de 60 ans, bref, le WASP (pour White Anglo Saxon protestant, soit anglo-saxon protestant blanc, le stéréotype de l'Américain aisé). La réussite d'une jeune femme chez les Républicains serait donc un moyen idéal d'attirer de nouveaux électeurs, et d'endiguer la dynamique actuelle favorable aux Démocrates. En effet, Barack Obama a construit ses victoires de 2008 et 2012 sur une assise électorale immigrée en plein boom démographique. 48% des enfants américains nés en 2008 sont issus de minorités ethniques, contre 37% en 1990. Les communautés hispanophones notamment représentent une part grandissante de la population américaine.  

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Un atout pour l'avenir des Républicains. D'où la satisfaction du président du comité national des Républicains du Congrès Greg Walden à l'évocation de la victoire d'Elise Stefanik : "Pour le parti, je pense que c'est vraiment important d'avoir des voix nouvelles, jeunes et vibrantes". Les Républicains, régulièrement épinglés pour leurs propos machistes, auraient trouvé en elle une arme de séduction massive auprès des jeunes et des femmes. D'ailleurs, sur les 100 femmes élues au Congrès, un record, 23 sont issues du parti Républicain. Il y a 20 ans, elles étaient 11. Tout sauf un hasard.