Un gène de la migraine a été découvert

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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
SANTE - Il permettrait de comprendre ce mal qui touche 10 à 20% de la population mondiale.

Les symptômes typiques sont, outre un mal de tête lancinant, une hypersensibilité au bruit, au toucher et à la lumière… Une découverte scientifique pourrait ouvrir la voie à une meilleure compréhension de la migraine, cette pathologie aux causes encore bien mal identifiées. Des chercheurs ont découvert le premier gène dont une mutation est fortement liée à la forme la plus répandue de ce mal, selon une étude publiée mercredi dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine.

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Un gène parmi d'autres. "Seul un petit nombre de migraineux ont ce gène mutant" baptisé CKIdelta, précise toutefois Louis Ptacek, professeur de neurologie à l'Université de Californie à San Francisco, un des principaux auteurs de cette recherche. "Il n'est sans doute pas le seul à être impliqué dans la migraine", souligne-t-il, se disant "sûr" que "plusieurs autres gènes jouent un rôle". Ce chercheur explique que cette découverte "est un premier éclairage, un début" pour comprendre la migraine, qui affecte de 10 à 20% de la population mondiale et provoque "d'énormes pertes de productivité".

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Cette découverte pourrait changer le quotidien de millions de personnes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la migraine est classée dans le top 20 des maladies exerçant le plus d’impact sur la qualité de vie.

Une étude sur deux familles. Pour ces travaux, les chercheurs ont tout d'abord mené une étude génétique sur deux familles chez lesquelles la migraine est fréquente. Ils ont découvert que la plupart des membres souffrant de cette pathologie étaient porteurs de ce gène mutant, ou étaient des descendants de parents qui portaient le fameux gène.

En laboratoire, les auteurs de l'étude ont constaté que cette mutation du gène CKIdelta affectait la production d'une protéine appelée kinase CK2, qui joue un rôle important dans nombre de fonctions vitales du cerveau et du reste de l'organisme. "Ceci nous indique que cette mutation génétique a de réelles conséquences  biochimiques", conclut Louis Ptacek.