Un double attentat frappe Tripoli au Liban

Un attentat a eu lieu juste devant la mosquée Taqwa.
Un attentat a eu lieu juste devant la mosquée Taqwa. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Cette attaque qui a fait 42 morts est la plus sanglante depuis la fin de la guerre civile.

L’INFO. Le Liban est à nouveau déstabilisé par une attaque meurtrière. Selon une source de la sécurité, au moins 42 personnes ont été tuées et 500 autres blessées vendredi dans un double attentat à la voiture piégée à Tripoli, dans le nord du pays. Un nouvel épisode tragique pour le Liban, seulement une semaine après une autre attaque sanglante dans la banlieue chiite tenue par le Hezbollah à Beyrouth. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis la fin de la guerre civile en 1990.

Les deux explosions, qui semblent avoir été coordonnées mais qui n'ont pas été revendiquées, se sont produites à la fin des prières du vendredi, dans la grande ville à majorité sunnite.

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Que s’est-il passé ? A Tripoli, la première explosion s'est produite dans le centre, près de la maison du Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui ne se trouvait pas dans la ville, selon ses services. La deuxième a eu lieu près du port, non loin du domicile de l'ancien chef de la police Achraf Rifi, selon une source de sécurité. Les déflagrations ont eu lieu à proximité de deux mosquées, le jour de la prière hebdomadaire pour les musulmans. Les télévisions ont montré une immense fumée noire s'élevant dans le ciel, des corps sans vie, de nombreux véhicules en flammes, des hommes transportant dans leurs bras des blessés et des devantures d'immeubles totalement détruites.

Une guerre contre le "terrorisme". Mercredi, le chef de l'armée libanaise, le général Jean Kahwaji, a affirmé que ses troupes étaient désormais en "guerre totale" contre le "terrorisme", affirmant qu'elles poursuivaient depuis des mois une cellule "qui prépare des voitures piégées". Le chef de l'armée libanaise a aussi affirmé que la cellule "ne vise pas une région ou une communauté particulière mais elle cherche à provoquer une dissension confessionnelle en visant des régions différentes tant du point de vue confessionnel que politique".

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Le conflit syrien déborde au Liban. La capitale du nord du Liban est, en effet, régulièrement le théâtre d'affrontements entre les sunnites, qui soutiennent en majorité la rébellion syrienne et les alaouites, plutôt favorables au régime de Bachar al-Assad. Pas plus tard que la semaine dernière, le 15 août exactement un attentat à la voiture piégée qui a fait 27 morts à Roueiss, dans la banlieue chiite de Beyrouth, un fief du Hezbollah, puissant mouvement libanais combattant aux côtés des troupes de Damas.

Les réactions à l'étranger. Les autorités syriennes ont pour leur part dénoncé un "lâche acte terroriste contre nos frères de Tripoli". Côté occidental, les Etats-Unis ont condamné l'attentat et l'Union européenne s'est déclarée "horrifiée". Le président François Hollande a condamné "avec la plus grande fermeté les attentats odieux et lâches qui ont coûté la vie à de nombreux Libanais aujourd'hui à Tripoli", vendredi dans un communiqué.