Un deuxième soldat allemand arrêté sur un projet d'attentat

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(Photo d'illustration). © AFP
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avec Reuters , modifié à
Il est soupçonné d'avoir projeté, avec deux autres hommes, un attentat à motivation raciste qu'ils auraient fait attribuer à un réfugié syrien.

La justice allemande a annoncé mardi l'arrestation d'un troisième suspect dans l'enquête sur des projets d'attentat liés à l'extrême droite qui a déjà conduit à l'interpellation d'un lieutenant de l'armée allemande. Il s'agit d'un autre militaire de la Bundeswehr, Maximilian T., 27 ans, a précisé le procureur fédéral de Karlsruhe.

Le lieutenant Franco A., 28 ans, détaché auprès de la Brigade franco-allemande basée à Illkirch, en Alsace, a été arrêté le 26 avril dernier en Bavière après s'être faussement enregistré comme réfugié syrien en janvier 2016. Un étudiant de 24 ans, Mathias F., a été arrêté le même jour près de Francfort.

Un projet d'attentat à motivation raciste. Les trois hommes voulaient s'en prendre à des personnalités responsables selon eux de "l'échec en matière de politique d'immigration" ou "engagées en faveur de l'accueil des réfugiés", précise le communiqué du parquet.

Ils avaient ainsi établi des listes de cibles potentielles, sur lesquelles figuraient notamment les noms de l'ex-président allemand Joachim Gauck ou de l'actuel ministre de la Justice, Heiko Maas. L'idée du trio était de s'en prendre à ces personnalités et de "jeter la suspicion sur les demandeurs d'asile en Allemagne". Pour cela ils voulaient mettre les enquêteurs sur la piste d'un réfugié syrien qui n'a jamais existé, puisqu'il s'agissait d'une fausse identité prise par l'officier A. .

Fausse identité. Tout en continuant sa vie de lieutenant sur la base franco-allemande située en Alsace, l'officier allemand de 28 ans avait en effet réussi à se faire passer pour un réfugié syrien et obtenu, sous cette fausse identité rocambolesque, l'asile début 2016 en Allemagne. Franco A. avait été brièvement arrêté à la mi-janvier par la police autrichienne après avoir tenté de venir récupérer une arme à feu dissimulée dans les toilettes pour handicapés de l'aéroport de Vienne.

"Compte tenu du débat public sur la politique d'immigration et d'accueil des réfugiés, un acte prétendument commis par un demandeur d'asile enregistré (en Allemagne) aurait suscité une attention particulière et contribué au sentiment général d'une menace", a estimé le parquet en référence à l'arrivée depuis près de deux ans de plus d'1,5 million de demandeurs d'asile en Allemagne, venus principalement de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan.

Tournure politique. L'affaire a déjà pris une tournure politique, l'opinion se demandant comment l'administration allemande a bien pu enregistrer un homme ne parlant pas arabe comme réfugié syrien. La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, embarrassée par cette affaire et d'autres scandales, a ordonné une vaste opération de fouille au sein de toutes les casernes de la Bundeswehr pour y saisir tout objet rappelant l'époque nazie.