Un contrôle des douanes françaises provoque une brouille entre la France et l'Italie

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Rémy Pierre, édité par A.D
Un contrôle douanier frontalier effectué par des agents français sur le sol italien a mis le feu aux poudres entre les deux pays.
REPORTAGE

Couac diplomatique entre Rome et Paris. La crise est venue d'un contrôle frontalier, effectué vendredi dernier par les douanes françaises sur le sol italien, en gare de Bardonecchia, a priori sans autorisation. Turin a ouvert une enquête préliminaire.

Local italien. Sur la porte du petit local qui jouxte la gare, là où a été effectué le contrôle, l'écriteau est pourtant clair : "L'accès est réservé au personnel autorisé de la commune". Cette porte a néanmoins été poussée par cinq douaniers français vendredi dernier, vers 19h30. Avec eux, se trouvait un Nigérien, avec papiers italiens en règle. Les douaniers français l'avaient fait descendre du TGV, le soupçonnant d'être un passeur de drogue.

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La gare de Bardonecchia - Crédit : Rémy Pierre

Refus d'aller au poste frontière français. Roland, membre de l'association Recosol qui accueille les migrants, était présent sur les lieux. Il a expliqué avoir vu des douaniers agressifs, qui lui ont ordonné de se taire et qui ont pratiqué une fouille au corps sur le Nigérien. Le membre de l'association aurait par ailleurs demandé aux douaniers d'effectuer le test urinaire sur la personne qu'ils contrôlaient dans le poste de police situé à 200 mètres mais aurait reçu une fin de non recevoir. Ce n'est qu'à l’arrivée des carabinieri (gendarmes italiens, ndlr), alertés par Roland, que l'opération aurait pris fin.

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La porte du local - Crédit : Rémy Pierre

L’argument d'une convention. Pour le maire de Bardonecchia, les douaniers français n'auraient jamais dû intervenir de la sorte : "Les douaniers français peuvent faire des choses en Italie mais avec l'autorisation de la police italienne. Et en plus, pas dans cette salle-là. Elle est réservée à la mairie de Bardonecchia", a ajouté l'édile. Du côté français, on se défend en avançant que ce local peut être utilisé suivant une convention datant de 1990. Ce n'est plus le cas depuis 2016, selon le maire italien, qui précise que la France en a bien été informée.