Un badaud à Erdogan : "Chef, tu peux me faire Premier ministre ?"

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avec AFP
Après des dissensions avec Erdogan, M. Davutoglu a annoncé jeudi son départ de la tête du parti au pouvoir, et donc aussi automatiquement de l'exécutif

Le retrait du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu aiguise les appétits, et si les proches du président Recep Tayyip Erdogan semblent tenir la corde pour lui succéder, de simples citoyens sont prêts à tenter leur chance. Profitant d'un court arrêt du convoi d'Erdogan dans une rue d'Istanbul samedi matin, un passant a fait acte de candidature en interpellant le président en ces termes : "Chef, tu peux me faire Premier ministre ? Tu ne trouveras pas plus dévoué que moi !"

"Il a tout compris". La vidéo de la scène, diffusée par l'agence de presse Dogan, montre Erdogan, visiblement peu convaincu par cet argumentaire, saluer les passants à travers la vitre baissée de sa voiture arrêtée à proximité d'un stand de "simit", des petits pains circulaires que l'actuel président a vendus jeune dans les rues du quartier populaire stambouliote de Kasimpasa. La scène a suscité amusement et consternation sur les réseaux sociaux. "C'est très parlant : malheureusement, notre peuple aime être dirigé comme un troupeau", se désole un internaute, tandis qu'un autre souligne la perspicacité du candidat anonyme : "Il a tout compris".

Erdogan veut un référendum pour réformer la Constitution. Après des dissensions avec Erdogan, M. Davutoglu a annoncé jeudi son départ de la tête du parti au pouvoir, et donc aussi automatiquement de l'exécutif, lors d'un prochain congrès convoqué pour le 22 mai prochain. Remerciant son Premier ministre pour "les services rendus", Erdogan a exhorté vendredi le Parlement turc à soumettre "dans les plus brefs délais" à référendum une réforme de la Constitution pour renforcer ses prérogatives. En ce qui concerne les favoris à sa succession, Binali Yildirim, ministre des Transports, Bekir Bozdag, ministre de la Justice et Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du chef de l'Etat, semblent avoir la préférence des commentateurs.