Un an après l'"affaire Théo", SOS Racisme veut améliorer les rapports police-population

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Image d'illustration. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
SOS-Racisme plaide notamment pour une réforme de l'IGPN, en la transformant en une instance indépendante "mêlant policiers, magistrats et représentants de la société civile".

Des magistrats spécialisés dans les "violences policières", une réforme de l'IGPN, des civils dans les commissariats : un an après l'"affaire Théo", l'association SOS Racisme a présenté jeudi une série de propositions, élaborées avec des proches de la victime, des associatifs et des jeunes des quartiers, pour améliorer les rapports police-population.

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De la difficulté d'"aller porter plainte". Présent à la conférence de presse, Mickaël Luhaka, le grand frère de Théo, ce jeune homme de 22 ans gravement blessé à l'anus lors d'une interpellation à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, il y a un an, a témoigné des difficultés des jeunes des quartiers "d'aller porter plainte. A leurs yeux c'est perdu d'avance". Et face aux "violences policières", il y a depuis plusieurs années une "absence de répondant de la part des pouvoirs publics", a déploré Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, qui voit dans cette affaire "un symptôme récurent des relations entre la police et la population". Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol dans le dossier "Théo". 

De nouvelles propositions. L'association anti-raciste a relancé des propositions réclamées depuis des années par les associations comme l'instauration d'un "récépissé" lors des contrôles d'identité ou le "retour à une police de proximité". Mais elle a aussi lancé des idées différentes pour limiter, par exemple, le "corporatisme" policier. SOS-Racisme plaide ainsi pour une réforme de l'IGPN, la police des polices, en la transformant en une instance indépendante "mêlant policiers, magistrats et représentants de la société civile". L'association demande encore le déploiement de "personnels civils" dans les commissariats ou une "protection" pour les fonctionnaires qui signaleraient des "agissements contraires à la déontologie".

Création d'une juridiction spécialisée dans les "violences policières". Autre mesure, la création d'une juridiction spécialisée dans les "violences policières". "C'est une question qui mine notre société. Il faut des magistrats affectés à ce type d'affaires", a argumenté Calvin Job, avocat d'un homme qui a eu les mains gravement brûlées dans un fourgon de police dans les Yvelines en novembre. Objectif de cette mesure selon l'association: éviter, comme à l'heure actuelle, que les magistrats ne puissent pas "sereinement juger les forces de l'ordre dans leur juridiction" sur lesquelles ils s'appuient en parallèle pour mener les enquêtes.