Ukraine : Porochenko demande à son impopulaire Premier ministre de démissionner

Mardi, le président ukrainien Petro Porochenko a demandé à son Premier ministre de démissionner.
Mardi, le président ukrainien Petro Porochenko a demandé à son Premier ministre de démissionner. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le chef de l'Etat a également exigé la démission d'un proche, le très controversé procureur général Viktor Chokine.

C'est une demande surprise. Mardi, le président ukrainien Petro Porochenko a demandé à son Premier ministre Arseni Iatseniouk, longtemps chouchou des Occidentaux, de démissionner dans la foulée d'une série de départs retentissants de réformateurs et de scandales de corruption.

La demande du chef de l'Etat, qui a également exigé la démission d'un proche, le très controversé procureur général Viktor Chokine, est tombée quelques minutes avant la présentation par le chef de gouvernement de son rapport annuel devant le Parlement. "Pour restaurer la confiance, la thérapie ne suffit pas, c'est la chirurgie qui est nécessaire", a lancé le chef de l'Etat. C'est toutefois à la Rada, le Parlement ukrainien, qu'il revient de décider du sort des deux hommes.

Très impopulaire. A 41 ans, Arseni Iatseniouk, qui dirige le gouvernement depuis février 2014, est très critiqué depuis des mois pour l'insuffisance de réformes promises et pour la défense présumée des intérêts des oligarques. Selon un récent sondage, son action est soutenue par seulement 8% des Ukrainiens contre près de 70% qui veulent sa démission.

La menace d'une motion de censure. Après avoir rencontré le Premier ministre lundi soir, plusieurs députés de la fraction présidentielle, la plus importante au Parlement avec ses 143 membres, avaient annoncé que leur force jugerait l'action du gouvernement "insatisfaisante" et n'avaient pas exclu une motion de censure. Deux autres partis faisant partie de coalition, Samopomitch et Batkivchtchina avec respectivement 26 et 19 députés, se sont clairement prononcés pour le départ de Arseni Iatseniouk. 

La motion de censure contre le gouvernement pourrait sonner le glas de la coalition pro-occidentale, voire entraîner des élections anticipées dans un pays ruiné par la guerre et frappé par une grave crise économique. Le président Porochenko a promis mardi d'éviter un tel scénario qui n'est pas souhaité par les soutiens politiques et financiers occidentaux de l'Ukraine, même si la lenteur des réformes et l'insuffisance des efforts contre la corruption sont régulièrement critiquées dans les capitales occidentales.