Ukraine : Obama est "très inquiet"

Une manifestation dans l'est de l'Ukraine.
Une manifestation dans l'est de l'Ukraine. © REUTERS
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et avec Walid Berrissoul, envoé spécial d'Europe 1, et agences , modifié à
LES DERNIÈRES INFOS - Des insurgés pro-russes tiennent tête au gouvernement dans plusieurs villes de l'est du pays.

L'ESSENTIEL

- Des manifestants pro-russes se sont emparés d'un commissariat dans la province de Donetsk

- L'Union européenne décide d'élargir sa liste des sanctions

- Le président ukrainien n'est "pas contre" un référendum pour permettre un rattachement des pro-Russes à la Russie

- Le président des Etats-Unis Barack Obama a eu a téléphone son homologue russe Vladimir Poutine

#SUR LE TERRAIN

Un calme précaire lundi. Après un week-end de confrontation, marqué par des combats en particulier à Donetsk et Slaviansk, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a lancé une "opération antiterroriste de grande envergure" pour répondre à une série d'attaques visiblement coordonnées, ainsi qu'un ultimatum resté sans effet. Un calme précaire semble être revenu lundi à Slaviansk, où des groupes insurgés pro-russes se sont emparés de bâtiments de la police et des services de sécurité. 

Gorlivka, dans la province de Donetsk, des manifestants se sont emparés d'un commissariat, jetant des pierres et mettant le feu à des bureaux.

"Sur le toit du commissariat pris d'assaut. Le drapeau ukrainien a été baissé, celui de la "République de Donetsk" hissé à sa place".

#SUR LE PLAN POLITIQUE

Un référendum tout à fait envisageable. Lundi, pour la première fois, Olexandre Tourtchinov a indiqué qu'il n'était "pas contre" un référendum dans l'est de l'Ukraine, qui pourrait être organisé en même temps que la présidentielle du 25 mai. Il s'est dit certain que "la majorité des Ukrainiens se prononcerait pour une Ukraine indivisible, indépendante, démocratique et unie".

>> Lire aussi : Un référendum n'est pas exclu dans l'est de l'Ukraine

"Nous demandons à la Russie de nous protéger". A en croire le porte-parole du Kremlin, Moscou reçoit "de nombreuses demandes, adressées personnellement à Poutine, depuis les régions de l'Est de l'Ukraine, qui demandent de les aider, d'intervenir d'une manière ou d'une autre". Devant la presse, l'un des chefs des insurgés pro-russes de Slaviansk a ainsi lancé : "nous demandons à la Russie de nous protéger et de ne pas permettre un génocide de la population du Donbass", l'est de l'Ukraine. 

#SUR LE PLAN DIPLOMATIQUE

Obama dit à Poutine être "très inquiet". Le président des Etats-Unis Barack Obama a dit à son homologue russe Vladimir Poutine être "très inquiet" des actions de Moscou en Ukraine et a appelé les forces irrégulières à déposer les armes, lors d'un entretien téléphonique lundi. Le président russe a lui dénoncé des "spéculations basées sur des informations infondées" les accusations d'ingérence de Moscou dans l'est de l'Ukraine.

Les sanctions européennes élargies. L'Union européenne a décidé d'élargir la liste des personnalités sous le coup de sanctions. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a indiqué que les noms des personnes visées seront définis par le service diplomatique de l'UE. Un peu plus tôt, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, avait indiqué que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pourraient se réunir la semaine prochaine pour discuter de nouvelles sanctions contre la Russie. 

Hollande et Cameron condamnent ensemble. Dans un communiqué, François Hollande et David Cameron, le Premier ministre britannique, ont "condamné très fermement" lundi les violences de ces deux derniers jours et "appelé l'ensemble des parties à la retenue et au dialogue".

L'ONU appelée à la rescousse. Le président par intérim a demandé à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU d'apporter son aide à "l’opération antiterroriste dans l'est" du pays, demandant à des "professionnels et des observateurs" de venir "attester de la légitimité de nos actions".

>> Lire aussi : Kiev lâche la Crimée, mais s'accroche à l'Est

Mais à l'ONU, la réunion de dimanche soir du Conseil de sécurité, demandée par Moscou, a tourné au dialogue de sourds. Les Occidentaux accusent la Russie d'avoir orchestré les derniers événements. Et Moscou, de son côté, rejette la responsabilité sur Kiev. 

Le chef de la CIA était bien à Kiev ce week-end. John Brennan, le directeur de la CIA, s'est rendu à Kiev pendant le week-end, selon la Maison-Blanche, qui assure qu'il y a séjourné dans le cadre d'une tournée de "routine".

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