Ukraine : les évènements de la journée de vendredi

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Maud Descamps, Pauline Hofmann et Fabienne Cosnay avec les envoyés spéciaux d'Europe 1 à Kiev , modifié à
EN DETAILS - Viktor Ianoukovitch et les responsables de l'opposition ont signé vendredi un accord en présence des médiateurs européens. 

# L'ESSENTIEL

- Viktor Ianoukovitch et les responsables de l'opposition ont signé vendredi en présence des médiateurs européens un accord de sortie de crise.

- Cet accord prévoit des concessions majeures à l'opposition, dont une élection présidentielle anticipée, la formation d'un gouvernement de coalition et une réforme constitutionnelle.

- Le Parlement a voté avec une majorité de 310 voix en faveur de la libération de Ioulia Timochenko.

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L'ambiance en direct de Kiev, grâce à la chaîne ukrainienne Espresso

# LES ÉVÉNEMENTS DE VENDREDI

19h42 : Obama et Poutine vont parler au téléphone. Le président des Etats-Unis Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine vont se parler vendredi au téléphone, a annoncé un haut responsable américain. Plus tôt vendredi, la Maison Blanche avait salué la signature d'un accord entre le pouvoir et l'opposition en Ukraine, et souhaité qu'il soit appliqué immédiatement.

18h30 : joie et soulagement sur le Maidan. Sur la place centrale de Kiev, "c'est par des cris de joie qu'a été accueillie l'annonce de la signature de l'accord", rapporte l'envoyé d'Europe 1  en Ukraine. Il précise qu'il a beaucoup moins d'hommes casqués sur la place et une ambiance de détente depuis le début de l'après-midi. "J'étais vraiment très joyeuse de l'apprendre", raconte l'une des manifestantes, Dacha, au micro d'Europe 1.

17h47 : le Parlement vote pour la libération de Ioulia Timochenko. Le Parlement ukrainien a voté vendredi une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko, et ouvrant théoriquement la voie à sa libération.

L'ancienne Premier ministre, a été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Le vote du Parlement suit de peu la signature d'un accord de sortie de crise politique entre le président Viktor Ianoukovitch et les représentants de l'opposition ukrainienne. 

17h15 : Moscou émet des doutes. "Des questions demeurent" en Ukraine malgré la signature d'un accord, a déclaré vendredi l'envoyé du Kremlin à Kiev. Il a confirmé qu'il n'avait pas paraphé l'accord entre le président Viktor Ianoukovitch et les chefs de l'opposition. Si le Kremlin n'a pas officiellement réagi, le président de la commission des affaires étrangères de la Douma d'Etat, Alexeï Pouchkov, a jugé l'accord positif s'il met fin à la violence, mais il a ajouté : "Je ne crois pas que cela règle les problèmes fondamentaux auxquels est  confrontée l'Ukraine: économie, relations ethniques et capacité de gouverner. L'opposition est plutôt disparate et l'opposition va commencer à se quereller."

16h59 : l'Ukraine, championne olympique. L'éclaircie est venue de Sotchi, en Russie. En plein conflit intérieur, marqué par des affrontements meurtriers entre la police et les manifestants, l'Ukraine s'est offert un court moment de joie vendredi avec le titre olympique remporté par les femmes dans le relais de biathlon. Il s'agit de la première médaille d'or de l'Ukraine dans ces Jeux d'hiver, et seulement la seconde de son histoire, après le titre individuel en patinage artistique d'Oksana Baiul à Lillehammer en 1994.

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Le président Inoukovitch serre la main du leader de l'opposition Vitaly Klitschko.

16h45 : David Cameron se félicite. Le Premier ministre britannique David Cameron a jugé vendredi que l'accord conclu constituait "une chance réelle de mettre fin à l'effusion de sang". "Je me félicite de l'accord d'aujourd'hui qui offre une réelle chance de mettre fin à l'effusion de sang et d'interrompre la plongée en plein cauchemar de l'Ukraine et de son peuple", a déclaré David Cameron. Cet accord "devrait favoriser une solution politique durable à la crise", a estimé le Premier ministre britannique, ajoutant que "le président Ianoukovitch, son gouvernement et l'opposition doivent tous aller plus loin et concrétiser cet accord selon le calendrier établi".

Le Parlement a voté vendredi à une large majorité en faveur de l'adoption de la Constitution de 2004, qui limite les prérogatives du président au profit du Parlement. La Rada a aussi voté une amnistie inconditionnelle pour toutes les personnes arrêtées ou susceptibles d'être poursuivies en raison de leur implication dans le mouvement de contestation actuel contre Viktor Ianoukovitch. 

15h50. Hollande salue l'accord. François Hollande a "salué" vendredi l'accord de sortie de crise signé par l'opposition et le pouvoir en Ukraine, appelant à sa mise en oeuvre en "intégralité et dans les meilleurs délais", dans un communiqué de l'Elysée. "Après les violences inacceptables, insupportables, injustifiables, qui ont endeuillé l'Ukraine au cours des derniers jours, le président de la République appelle à la mise en oeuvre dans son intégralité et dans les meilleurs délais de l'accord qui vient d'être signé" et qu'il "salue", a déclaré la présidence.

15h30. LE TWEET RASSURANT.  Son tweet a ému le web." Olesya Joukovska, jeune secouriste volontaire de 21 ans, qui a été gravement blessée par balle dans les affrontements, jeudi, donne des nouvelles rassurantes aux internautes, vendredi. "Je vis ! Merci à tous ceux qui m'ont soutenu et ont prié pour moi!", écrit la jeune femme.

Le président Viktor Ianoukovitch et les leaders de l'opposition ont signé l'accord de sortie de crise. L'accord a été approuvé par "le Conseil du Maïdan", qui regroupe toutes les tendances de l'opposition, les partis politiques, représentants de la société civile et groupes radicaux. L'opposition a toutefois exigé que l'actuel ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko ne fasse pas partie du prochain gouvernement et que le procureur général Viktor Pchonka soit démis de ses fonctions, selon Oleg Tiagnibok, l'un des trois principaux dirigeants de l'opposition politique.

 

14h04 : AUTORISATION. La diplomatie allemande annonce que le conseil représentatif des manifestants de Maïdan a donné son aval aux leaders de l'opposition pour signer l'accord proposé par le président Viktor Ianoukovitch. Un pas de plus est fait pour sortir de la crise.

13h10 : PRUDENCE TOUJOURS. François Hollande évoque "une période extrêmement tendue" et la nécessité pour la France d'être "du côté de celles et ceux qui demandent la liberté et le vote". Mais le président français a également poussé en faveur d'un compromis : "Nous devons aussi, et c'est le rôle de la France, prendre nos responsabilités et favoriser l'adoption d'un accord qui devra être effectif." 

Le Premier ministre polonais suit la même ligne que le chef de l'Etat français, déclarant que "la route vers un accord est encore très longue". "La mission des trois ministres des Affaires étrangères à Kiev visait avant tout à mettre fin à la violence et à l'effusion de sang", a ajouté Donald Tusk. "Ce but a été atteint".

12h50. PORTRAITS. Qui sont les visages de l'opposition ? Sur les barricades, dans les manifestations ou à la table des négociations, les profils sont différents. A lire ici.

Manifestant Ukraine

© Reuters

12h37. RENCONTRE. Franck-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères, et Radoslaw Sirkorski, son homologue polonais, discutent une nouvelle fois avec les trois représentants de l’opposition ukrainienne et des représentants de Maidan, indique le compte Twitter de la diplomatie allemande.

12h28.  PRUDENCE. Les négociations en vue de mettre fin à la crise en Ukraine sont dans une phase "délicate", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski. "Toutes les parties doivent avoir en tête qu'un compromis ne peut pas être satisfaisant à 100%" pour tous, écrit le ministre sur son compte Twitter après une rencontre avec Victor Ianoukovitch.

12h15. REACTION. A l’annonce de la tenue d’une élection présidentielle anticipée, aucune euphorie sur la place de l’Indépendance à Kiev. Le ministre polonais des Affaires étrangères a souligné que des compromis seraient nécessaires pour une véritable sortie de crise. La réponse des opposants est sans équivoque :

12h05. DROIT. Que changera le retour à la Constitution de 2004 ? La loi fondamentale ukrainienne avait été modifiée pour mettre fin à la révolution Orange. Elle prévoyait une limitation du pouvoir du président au profit du gouvernement. La nomination du Premier ministre reviendra de nouveau au Parlement. 

>>> Pour en savoir plus sur ce changement, cliquez ici. 

a annoncé la tenue d'une élection présidentielle anticipée et un retour à la constitution de 2004 avec des pouvoirs présidentiels réduits.

Cette feuille de route prévoit trois choses : la formation d'un gouvernement d'union nationale, la tenue d'élections anticipées et un retour à la Constitution de 2004 d'ici 48 heures. Pour autant, la prudence reste de mise. Viktor Ianoukovitch ne précise pas quand aura lieu ce nouveau scrutin. 

11h15. DIPLOMATIE. Les délégations européennes négociant une sortie de la crise politique qui secoue l'Ukraine tablent sur la signature vendredi d'un accord "temporaire", a indiqué un diplomate européen haut placé.

11h04. DÉMISSION DANS L'ARMÉE. Le chef adjoint de l'Etat-major de l'armée ukrainienne Iouri Doumanski annonce sur la chaîne Kanal 5 avoir donné sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit. Le président Viktor Ianoukovitch avait remplacé mercredi le chef d'état-major des armées Volodymyr Zamana qui s'opposait à la participation de l'armée dans la crise.

10h35. Quel accord ? L'accord passé entre l'opposition et le pouvoir prévoirait le retour dans les 48 heures à la Constitution de 2004, la formation d'un gouvernement d'unité nationale d'ici 10 jours et des élections anticipées en décembre. D'après un haut-diplomate européen, il est également question d'une réduction des pouvoirs présidentiels. Les Européens espèrent que le régime et l'opposition signeront le document aujourd'hui.

10h15. "Les tirs se poursuivent" affirme le gouvernement. Le ministère ukrainien de l'Intérieur accuse des manifestants d'avoir ouvert le feu vendredi matin sur des policiers en essayant de percer les cordons en direction du Parlement. "Les tirs se poursuivent", écrit le ministère dans un communiqué, en accusant les manifestants d'avoir "violé la trêve". Le communiqué ne précise pas si les policiers ont riposté ou tenté de stopper les manifestants. D'après le reporter du quotidien ukrainien Kyiv Post, les tirs n'ont pas repris.

9h40. Agitations au Parlement. L'opposant Arseni Iatseniouk, l'un des chefs de file de la contestation, a affirmé que des policiers armés avaient fait irruption dans l'enceinte du Parlement. Le vice-président de la Rada a confirmé l'information mais mais a ajouté que les forces de l'ordre avaient été repoussés à l'extérieur du bâtiment. Le reporter Max Seddon a posté sur Twitter une photo prise par une députée de l'opposition.

9h24. Donald Tusk reste prudent. L'accord annoncé par la présidence ukrainienne est encore au stade de projet, assure Donald Tusk. Selon le Premier ministre polonais, sa version définitive n'a pas encore été bouclée. "Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Ce qui a été réglé, c'est un projet d'accord", a-t-il dit à la presse. "Signer un accord donne l'espoir qu'il servira de point de départ, mais je ferai preuve de prudence avant de prédire la fin du conflit."

9h17 : "Honte". Selon le reporter Max Seddon, les députés réunis à la Rada n'ont pas réussi à observer une minute de silence pour les morts de jeudi. L'opposition crie à la "honte".

9h14 : Reprise des négociations à midi. Le porte-parole ministre polonais des Affaires étrangères confirme que les négociations vont bien reprendre à midi, heure locale, comme cela était prévu.

8h33 : Précisions sur les accords. Selon la télévision ukrainienne, l'accord entre l'opposition, le régime, les ministres européens et un représentant russe prévoit une présidentielle anticipée ainsi qu'une réforme constitutionnelle. Mais rien n'est encore confirmé.

. "Il faut rester au conditionnel", explique le ministre français des Affaires étrangères à Europe 1. "Nous avons convenu de ne pas communiquer pour l'instant. Tant que les choses ne sont pas effectivement faites, il faut rester prudent", annonce Laurent Fabius. "Une convention a été passée entre nous (les différentes parties qui négocient, ndlr.) de ne rien dire avant que les choses soient définitives." Le chef de la diplomatie française a déclaré que la situation sera réglée avant la fin de la matinée.

 

"L’opposition veut consulter un certain nombre de ses mandats, ce qui est compréhensible", a indiqué le ministre. "Tous les sujets ont été abordés dans ces négociations, conclut Laurent Fabius.

8h15 : INFOGRAPHIE. Pour mieux vous situer les événements qui se déroulent à Kiev, Europe 1 a concocté pour vous une carte interactive. Passez votre souris 

7h55 : TÉMOIGNAGE. L'envoyé spécial d'Europe 1, Jean-Sébastien Soldaïni, a recueilli le témoignage d'un Ukrainien, qui raconte avoir vu un jeune garçon mourir sous ses yeux.

Témoignage d'un habitant de Kievpar Europe1fr

7h45 : INTERVIEW E1 - Ianoukovitch, le pantin de Poutine. Pour l'opposant russe Garry Kasparov, "Ianoukovitch est coincé. Il ne peut pas couper les relations avec l'Europe et il dépend de l'argent de Poutine", explique-t-il à Europe 1.

La présidence ukrainienne annonce qu'un accord a été trouvé avec les ministres européens des Affaires étrangères. Il devrait être signé à 11h, heure de Paris. On n'en connaît pour l'instant pas les détails, alors que le Quai d'Orsay ne confirme pas.

7h00 : EN IMAGES - Aube. Le soleil est à présent levé sur la place Maidan. Tandis que les diplomates européens ont négocié jusqu'au petit matin, la nuit a été plutôt calme dans les rues de Kiev.

Maidan aube UKraine Kiev

© REUTERS/Vasily Fedosenko

6h59 : CCC.  Les conséquences économiques de la crise ukrainienne pourraient être fatales au pays. L'agence de notation Standard & Poor's vient d'abaisser la note du pays à CCC, ce qui correspond à un Etat proche du défaut de paiement.

6h57 : Fuite en masse. Selon la presse ukrainienne, des membres du Parti des régions, le mouvement politique de Viktor Ianoukovitch, ont quitté le navire. Ils se seraient éloigné de la capitale ukrainienne, rapporte Thomas Sotto, en direct de Kiev.

6h54 : EN IMAGES - Milice capturée. Des "Titushky", des membres d'une milice affiliée au ministère ukrainien de l'Intérieur, ont été capturés par les opposants anti-Ianoukovitch. Ils ont été retenus toute la nuit.

Titushky Ukraine

© REUTERS/Olga Yakimovich

6h45 : Pause. Les négociations "très difficiles" se sont interrompues, mais devraient reprendre à la mi-journée.

6h28 : TÉMOIGNAGE. Lors de la matinale spéciale d'Europe 1, en direct de Kiev, Alexis Sigov, un étudiant ukrainien, s'est dit "fâché" du temps que les Européens ont pris pour réagir à la situation en Ukraine. "Mais mieux vaut [...] tard que jamais", a-t-il continué. "La présence des diplomates européens peut encore nous protéger de cette tyrannie", espère-t-il.

Des élections anticipées conviendraient à l'étudiant. Mais "tous ceux qui ont donné l'ordre de tuer des gens doivent être jugés", a ajouté Alexis Sigov.

6h15 : Médiation nocturne. Les négociations entre Viktor Ianoukovitch, l'Allemand Franck-Walter Steinemeier et le Polonais Radoslaw Sikorski sont toujours en cours à Kiev. Le ministre français des Affaires étrangères a dû quitter Kiev en raison d'obligations diplomatiques. Laurent Fabius devait se rendre à Pékin. Il a tout de même précisé rester "en permanence en liaison avec ses homologues allemand et polonais" et "pleinement mobilisé par cette négociation".

Sur la même ligne que les Européens, les Américains menace Viktor Ianoukovitch de " sanctions à l'encontre des gouvernants responsables de violences", a indiqué la Maison blanche.

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