Ukraine : des affrontements devant le Parlement font un mort

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B.W. avec AFP , modifié à
Des affrontements entre policiers et manifestants ont fait un mort et une centaine de blessés devant le Parlement. En cause : l'adoption d'un projet de loi donnant plus d'autonomie aux régions séparatistes de l'est du pays.

La capitale ukrainienne n'avait pas connu de telles violences depuis le soulèvement de Maïdan, en 2014. A Kiev, l'adoption par les députés d'un projet de loi octroyant plus d'autonomie aux régions séparatistes de l'est du pays a tourné à l'affrontement devant le Parlement. Ces heurts entre policiers et manifestants nationalistes ont fait un mort et une centaine de blessés.

"Différents engins explosifs". Au moins 90 membres des forces de l'ordre ont été blessés. Le membre de la Garde nationale décédé a succombé à un "éclat dans le cœur", selon la porte-parole du ministre de l'Intérieur. "Nous ne pouvons pas encore dire quel genre d'éclat c'était, il y a eu différents engins explosifs", a-t-elle précisé. Quatre personnes souffrent par ailleurs de blessures graves "aux yeux, au ventre, au cou et aux jambes".

Ambiance houleuse au Parlement. Les manifestants, parmi lesquels figurent des membres du parti d'extrême-droite Svoboda, sont opposés à l'adoption par les députés en première lecture d'un projet de réforme constitutionnelle visant à octroyer davantage d'autonomie aux régions séparatistes de l'Est prorusse, selon le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. Ce texte a été adopté par un total de 265 députés, contre un minimum requis de 226, lors d'une séance houleuse, pendant laquelle des députés opposés à ce projet qu'ils considèrent "anti-ukrainien" et "pro-Poutine" ont bloqué l'accès à la tribune parlementaire et scandé "Honte!".

Ce projet de réforme a été exigé par les alliés occidentaux de Kiev, qui voient dans ce texte un moyen d'apaiser le conflit armé ayant fait plus de 6.800 en seize mois. Mais beaucoup d'Ukrainiens dénoncent cette réforme, vue comme une tentative de légaliser de facto le contrôle par les rebelles d'une partie de l'est industriel du pays. Dans le détail, le texte octroie davantage de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux, notamment ceux situés dans la zone actuellement sous contrôle rebelle et autorise notamment l'organisation d'une "police populaire". Il ne confirme toutefois pas définitivement le statut de semi-autonomie de ces territoires. 

"Une action anti-ukrainienne". Lundi, le président ukrainien, Petro Porochenko, a fustigé les violences survenues dans la journée, dénonçant "une action anti-ukrainienne, dont les organisateurs, sans exception - tous les représentants des forces politiques - devront être châtiés", dans une allusion claire au parti Svoboda. Par ailleurs, l'Union européenne a jugé ces violences "très préoccupantes".