Ukraine : Ianoukovitch annonce une "trêve" avec l'opposition

Les interventions au micro se multiplient sur le Maïdan, devant une foule de manifestants toujours rassemblés.
Les interventions au micro se multiplient sur le Maïdan, devant une foule de manifestants toujours rassemblés. © REUTERS
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et avec Martin Feneau, AFP et Reuters , modifié à
L'ESSENTIEL - Le président ukrainien a annoncé la reprise des pourparlers avec l'opposition au lendemain des violences qui ont fait au moins 26 morts.

L'ESSENTIEL

- Les heurts entre la police et les manifestants ont fait au moins 26 morts dans la nuit de mardi à mercredi.

- Une opération "anti-terroriste" a été lancée dans le pays.

- Angela Merkel et François Hollande ont dénoncé les violences et prévenu qu'il faudrait les "sanctionner".

- Barack Obama a mis en garde contre les "conséquences" de la violence en Ukraine.

- Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a finalement annoncé une "trêve"

- Laurent Fabius et ses homologues allemand et polonais sont attendus à Kiev jeudi.

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Le président ukrainien a annoncé mercredi la "trêve" et la reprise des pourparlers avec l'opposition.  A l'issue d'une rencontre avec les trois leaders de l'opposition, "les parties ont déclaré la trêve et la reprise des pourparlers pour arrêter le bain de sang et stabiliser la situation", a indiqué la présidence dans un communiqué.

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© Reuters

20h50 : la mise en garde d'Obama. Le président américain a averti des "conséquences" de la violence en Ukraine et souligné que le pouvoir devait garantir aux "manifestants pacifiques" le droit de s'exprimer "sans peur de la répression".

19h33 : Merkel a discuté avec Poutine. La chancelière allemande a discuté avec le président russe. Tous deux ont convenu de "tout faire pour éviter une escalade de la violence" en Ukraine, selon Angela Merkel.

19h30 : le chef des armées remplacé. Viktor Ianoukovitch a nommé un nouveau chef d'état-major des armées, après le lancement de l'opération "antiterroriste" qui octroie de larges pouvoirs aux militaires.

18h58 : "On doit se protéger". Le centre-ville de Kiev semble se préparer à un siège. Chose rare, même des femmes participent à la constitution de stocks de projectiles. Ludmila, une manifestante, estime au micro d'Europe 1 : "c'est dommage d'en arriver à détruire notre ville pour avoir des pavés, mais je n'ai pas le choix. Sinon, c'est la dictature". "C'est sûr, il vont encore nous attaquer ce soir, donc on doit se protéger", soutient cette femme de 55 ans. "Ce soir, je vais aller me mettre en première ligne. On verra s'ils sont capable de nous tirer dessus".

Stocks de pavés à Kiev

© REUTERS

18h50 : "Ici, on fabrique des cocktails Molotov". L'envoyé spécial d'Europe 1 à Kiev a rencontré Alexandre, un manifestant, près d'un stock de bouteilles en verre, remplies de liquide noir. "Compte tenu de ce qui s'est passé hier, de tous ces morts, on est obligés de fabriquer des armes", soutient-il, expliquant sa "recette" pour fabriquer un cocktail Molotov : "la nôtre est particulière, parce qu'elle résiste au canon à eau des policiers, et ça continue de brûler".

18h00 : un mémorial pour les victimes. Sur le Maïdan, un mémorial a été érigé pour les manifestants victimes des affrontements, avec une photo des "coupables sous les barreaux en-dessous", indique sur Twitter un membre d'Amnesty internatinal :

17h50 : Moscou en appelle à l'UE. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, appelle l'Union européenne a convaincre l'opposition ukrainienne de coopérer avec les autorités et de prendre ses distances avec les forces radicales qui veulent faire "un coup d’État".

17h30 : quelles sanctions ? La France et l'Allemagne veulent punir les responsables de la répression à Kiev, mais que peuvent-elles faire ? Geler les avoirs des dirigeants ukrainiens, mettre fin aux accords de coopération ? Leur marge de manœuvre est limitée.

>> A LIRE AUSSI : Des sanctions, oui, mais lesquelles ?

Laurent Fabius

 

Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, se rendra à Kiev jeudi matin, avec ses homologues allemand Frank-Walter Steinmeier et polonais Radoslaw Sikorski, juste avant la réunion des ministres des Affaires étrangères européens prévue à Bruxelles.

16h40 : pas de brassard noir à Sotchi. Le CIO a tranché : les athlètes de la délégation ukrainienne n'ont pas le droit de porter un brassard noir en hommage aux victimes des affrontements, comme ils en avaient fait la demande. Le port d'un tel brassard violerait en effet la Charte olympique.

16h10 : Washington aussi hausse le ton. Depuis Air Force One, la présidence américaine dénonce des violences "totalement scandaleuses", qui "n'ont pas leur place au XXIe siècle".

16h00 : pendant ce temps-là, place de l'Indépendance... Une vidéo mise en ligne par un journaliste du Kyiv Post montre des manifestants en train de faire des stocks de pavés :

15h27 : opération "anti-terroriste" dans tout le pays. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) viennent de lancer une large opération "anti-terroriste" dans tout le pays. Les groupes extrémistes et radicaux, jugés responsables du regain de violences dans le pays, sont particulièrement visés.

14h58 : Hollande et Merkel, une position commune. Lors du conseil des ministres franco-allemands, les dirigeants français et allemands ont qualifié la répression des manifestations à Kiev "d'actes inqualifiables, inadmissibles". Ils ont également assuré que "ceux qui ont commis des actes de violence en Ukraine" seront sanctionnés. La décision définitive devrait être prise lors d'une réunion de l'Union européenne jeudi. Angela Merkel a également déclaré : "Nous sommes aux côtés des hommes et des femmes qui souffrent."

Hollande et Merkel à l'Elysée

© REUTERS

Par ailleurs, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a annoncé qu'il se rendrait en Ukraine prochainement.

14h03 : une route frontalière avec la Pologne bloquée. Plusieurs dizaines d'Ukrainiens, apparemment des opposants au président Viktor Ianoukovitch, ont bloqué mercredi une route menant à la frontière avec la Pologne.

13h45 : Hollande appelle aux sanctions. Sans même attendre la conférence de presse commune qu'il doit donner en début d'après-midi avec la chancelière allemande Angela Merkel, François Hollande a appelé l'Union européenne à "engager", dès sa réunion de crise prévue jeudi, "les décisions permettant la mise en œuvre" de sanctions "rapides et ciblées". Celles-ci, a déclaré le président français à l'issue d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre polonais, Donald Tusk, devront viser les "principaux responsables" de ces "violences policières inacceptables".

13h40 : une réunion de crise pour l'UE. Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE doit avoir lieu jeudi, et le chef de la diplomatie polonaise a été désigné pour se rendre sur place au nom des Européens.

Le président de la commission européenne José Manuel Barroso a dit espérer que les États membres, divisés sur cette question, arrivent à "se mettre d'accord dans l'urgence sur des mesures ciblées contre les responsables de la violence".

13h30 : Hague hausse le ton. C'est au tour de William Hague, chef de la diplomatie britannique, de donner de la voix en écrivant sur Twitter : "la violence contre les manifestants pacifiques est inacceptable et le gouvernement ukrainien devrait rendre des comptes".

13h00 : l'ONU pourrait enquêter. Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appeé à une "enquête urgente et indépendante" après les violences de cette nuit, à Kiev. Il a également exhorté "le gouvernement et les manifestants à agirp our désamorcer les tensions et à agir rapidement pour trouver une solution pacifique à la crise."

11h40 : Moscou se fâche. Moscou a dénoncé une "tentative de coup d'Etat" et a déclaré "exiger" des leaders de l'opposition dans ce pays qu'ils fassent cesser les violences. Dans le même temps, les services spéciaux ukrainiens ont, eux, annoncé l'ouverture d'une enquête pour tentative de prise illégale du pouvoir. L'enquête, qui vise "certains hommes politiques" non nommés, porte sur "des actions politiques illégales visant à la prise du pouvoir", selon un communiqué des services secrets (SBU).

11h30 : une journée de deuil national. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a décrété une journée de deuil national pour jeudi. Les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments officiels, tandis que concerts et compétitions sportives devront être annulées, selon un décret publié mercredi sur le site de la présidence.

. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé, mercredi matin, qu'il y aurait "probablement" des sanctions contre l'Ukraine.

10h25 : la Suède ne mâche pas ses mots. Le ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt a dénoncé mercredi la responsabilité du président ukrainien Viktor Ianoukovitch dans les morts à Kiev, l'accusant d'avoir "du sang sur les mains". "Il faut être clairs: la responsabilité finale des morts et de la violence revient au président Ianoukovitch. Il a du sang sur les mains", a-t-il écrit sur Twitter. "J'espère une forte unité au Parlement [suédois] aujourd'hui contre la violence et la répression en Ukraine. Des gens se font abattre dans les rues d'une capitale européenne", a-t-il ajouté.

10h19 : la Pologne veut des sanctions de l'Europe.  Le Premier ministre polonais Donald Tusk va appeler l'Union européenne à imposer des sanctions contre le gouvernement, a-t-il annoncé mercredi au parlement. "Je vais m'adresser aujourd'hui aux chefs des pays de l'UE pour les appeler à introduire des sanctions - des sanctions qui devraient toucher  sévèrement les auteurs du drame ukrainien, des sanctions personnelles et financières ", a-t-il déclaré. "J'espère que la position de la Pologne va accélérer la prise de décision de toute l'UE", a-t-il ajouté.

10h00 : le blog des opposants n'est plus disponible. Le blog de l'opposition Euromaidan, hébergé par Wordpress, n'est plus disponible depuis quelques heures. c'est ce qu'indique le mouvement de contestation sur son compte Twitter.

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 09h35 : les caméras de retour et la foule compacte. Les caméras qui filment en direct la place Maïdan sont à nouveau disponibles après un problème technique. Les images diffusées en direct sur YouTube montrent une foule de plus en plus compacte.

09h20 : une réunion des ministres européens sur l'Ukraine. Les diplomates français, allemands mais aussi polonais se "concertaient" mercredi matin sur l'Ukraine, à quelques heures d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée, a-t-on appris de source diplomatique française. "Nous sommes en contact avec les Polonais qui sont à la frontière avec l'Ukraine et dont la diplomatie est très présente sur ce dossier", a-t-on précisé à l'Elysée. La question sera également évoquée par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, lors du conseil des ministres régulier qui doit se tenir à 9 heures à l'Elysée. Selon le ministère ukrainien de la Santé, 25 personnes sont mortes dans les violents affrontements qui ont éclaté à Kiev entre manifestants de l'opposition et policiers.

Américains et Européens ont sommé le président ukrainien Viktor Ianoukovitch de reprendre le dialogue avec l'opposition. De son côté, Varsovie a dit sa crainte de voir éclater une guerre civile dans ce pays divisé entre les régions de l'est et du sud, russophones, et celles de l'ouest, nationalistes.

08h45 : les caméras qui filment la place Maïdan ne fonctionnent plus. Le direct diffusé sur YouTube de la place Maïdan où se déroulent les manifestations ont " des problèmes techniques" peut on voir sur la plateforme vidéo.

07h41 : 25 morts et 240 hospitalisations. Vingt-cinq personnes sont mortes dans les violents affrontements qui ont éclaté à Kiev entre manifestants et policiers, a indiqué mercredi matin le ministère de la santé dans un communiqué. Quelques 241 personnes ont été hospitalisées, parmi lesquelles 79 policiers et cinq journalistes, a ajouté le ministère. Par ailleurs un journaliste du quotidien ukrainien Vesti a été tué par balles par des inconnus non loin du lieu des affrontements, a indiqué son journal.

#TÉMOIGNAGE - 07h35 : "des détonations d'armes à feu assez rapprochées".  Depuis son balcon, dans la principale artère de la capitale et à seulement 100 mètres de la place Maïdan, Bernard Grua, un Français installé à Kiev décrit les affrontements. "Je vois la principale rue de Kiev qui est toujours sous le contrôle des contestataires. Là, je continue à voir des gens qui se dirigent vers Maïdan", confie-t-il à Europe 1 lorsque qu'une forte détonation se fait entendre derrière lui. "Allo ? Vous m'entendez ?", demande-t-il dans le combiné du téléphone. "Il y a de nombreuses explosions, très fortes, qui ne ressemblent pas aux grenades assourdissantes d'hier, là c'est beaucoup plus violent", poursuit ce chef d'entreprise. "Il me semble très clairement entendre des détonations d'armes à feu assez rapprochées".

06h59 : au moins 21 morts à Kiev. Les forces de sécurité ukrainiennes ont repris une partie de la place de l'Indépendance à Kiev après une nuit d'affrontements avec les manifestants antigouvernementaux qui ont fait au moins 21 morts et plongé l'Ukraine dans le chaos. Au lever du jour, la police anti-émeutes contrôlait environ la moitié de "Maïdan". Les manifestants, parmi lesquels des éléments d'extrême droite très violents, ont trouvé refuge derrière une barricade de pneus et de bois en feu. 

06h28 : "La situation a dégénéré grandement". Jean-Baptiste, un chef d'entreprise français, installé à Kiev, se confie à Europe 1, alors que le jour commence à se lever sur la capitale. "La situation a dégénéré grandement. On constate cela par les fumées noires des feux de pneus, par la vigueur avec laquelle les forces de l'ordre entre dans la foule", raconte-t-il au téléphone depuis son domicile situé à deux minutes en voiture de la place centrale. Mais la ville n'est pas paralysée, a-t-il tenu à préciser, car le mouvement est très localisé. 

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06h23 : les manifestants toujours rassemblés. Les interventions au micro se multiplient sur le Maïdan, devant une foule de manifestants toujours rassemblés.

05h30 : Ianoukovitch menace les leaders de l'opposition de poursuites. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a menacé mercredi de poursuites les leaders de l'opposition "qui ont franchi les limites" avec les tentatives violentes de "prise de pouvoir". "C'est une violation criante de la loi et les coupables comparaîtront devant la justice", a-t-il poursuivi. Il a reproché aux leaders de l'opposition d'avoir appelé "les radicaux sur le Maïdan (haut lieu de la contestation) à une lutte armée" avant même que ne s'ouvre une session parlementaire mardi qui "aurait pu voir approuvées les lois qui auraient changé l'Ukraine".

04h30 : la police lance l'assaut contre le Maïdan. Les troupes antiémeute ukrainiennes ont lancé un nouvel assaut mercredi au petit matin contre les manifestants réunis sur la place centrale de Kiev occupée très de trois mois, dans une recrudescences des violences qui ont fait au moins 16 morts. Les policiers ont avancé et pris position autour du monument qui se trouve au milieu du Maïdan, peu après 3 heures du matin.

 

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