Turquie : les supporters d'Erdogan saluent la victoire d'un "grand homme"

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Jean Sébastien Soldaïni, édité par Anaïs Huet
Bien que l'opposition n'a que peu droit au chapitre, et malgré les tensions qui règnent entre la Turquie et la communauté internationale, Erdogan a été réélu par un peuple, dont certains sont tout acquis à sa cause.
REPORTAGE

Cela fait quinze ans que Recep Tayyip Erdogan est à la tête de la Turquie. Dimanche, il s'est vu conforté en remportant une large victoire lors de l'élection présidentielle. Mais en quinze ans de règne, le dirigeant turc a profondément divisé le pays, entre ses détracteurs qui l'accusent de monopoliser tous les pouvoirs et de réprimer sans merci toute forme d'opposition, et ses partisans qui voient en lui l'homme du miracle économique. Ce sont ces derniers qu'Europe 1 est allé interroger, à Istanbul.

Erdogan, apprécié des retraités. Confortablement installé dans un parc, Ismaïn sourit en levant les yeux sur la façade du siège de l'AKP, le parti présidentiel. Elle est recouverte par un immense portrait de Recep Tayyip Erdogan. "Un grand homme", commente cet habitant d'Istanbul. "Il aide les retraités comme moi, avec des allocations pour les fêtes. Les hôpitaux sont gratuits, nous avons de la sécurité… Regardez autour de vous : tout le monde est tranquille !", égraine-t-il, avant de laisser échapper un lapsus : "On n'a jamais eu un leader aussi autoritaire… Enfin, je veux dire aussi aimé !"

Entendu sur europe1 :
C'est un président, il doit prendre des décisions, et selon ses choix, certains vont souffrir

Son autorité, "la marque des grands". Cela fait treize ans qu'Ismaïn vote pour Recep Tayyip Erdogan. Cette fois, il l'a choisi pour qu'il profite des pleins pouvoirs de la nouvelle Constitution. Mais pour Aïdar, le dirigeant turc n'a rien d'un dictateur. "Sinon, on peut aussi dire que Trump est un dictateur, parce qu'il fait ce qu'il veut. C'est pareil pour Poutine. C'est un président, il doit prendre des décisions, et selon ses choix, certains vont souffrir", explique-t-il. Selon lui, cette fermeté n'est que "la marque des grands". C'est d'ailleurs essentiellement "pour que la Turquie soit respectée par les pays occidentaux" qu'il a voté pour lui.