Turquie : Erdogan dénonce les "manigances" des États-Unis

Recep Tayyip Erdogan a été réélu samedi à la tête de son parti, l'AKP.
Recep Tayyip Erdogan a été réélu samedi à la tête de son parti, l'AKP. © Kayhan OZER / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP
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avec AFP
Washington et Ankara traversent une crise diplomatique, notamment liée au cas d'un pasteur américain assigné à résidence en Turquie et dont les États-Unis réclament la libération.

Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que la Turquie ne se "livrerait pas" aux États-Unis, poursuivant son bras de fer avec Washington qui a précipité l'effondrement de la livre turque ces derniers jours. "Nous ne nous livrerons pas à ceux qui se présentent comme notre partenaire stratégique, alors qu'ils s'efforcent de faire de nous une cible stratégique", a lancé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara. "Certains croient pouvoir nous menacer avec l'économie, les sanctions, les taux de change, les taux d'intérêt et l'inflation. Nous avons mis au jour vos manigances et nous vous défions".

Crise diplomatique. Le président turc s'exprimait lors d'un congrès du Parti de la justice du développement (AKP, islamo-conservateur) à l'issue duquel il a été reconduit à sa tête avec l'ensemble des 1.380 votes exprimés, selon l'agence de presse étatique Anadolu. Ses déclarations surviennent alors que Washington et Ankara, alliés au sein de l'Otan, traversent une crise diplomatique. Celle-ci est notamment liée au cas d'un pasteur américain assigné à résidence en Turquie et dont les États-Unis réclament la libération.

L'orage a éclaté lorsque Washington a imposé début août des sanctions inédites contre deux ministres turcs. Ankara a répliqué et cette escalade des tensions a provoqué l'effondrement de la livre turque la semaine dernière. Après quelques jours d'accalmie, la livre turque, qui a perdu près de 40% de sa valeur depuis le début de l'année, a replongé vendredi après que Washington eut menacé de frapper Ankara avec de nouvelles sanctions. Outre les tensions avec les États-Unis, la livre turque a été fragilisée par la mainmise croissante du président turc sur l'économie et son refus, selon les observateurs, d'autoriser la banque centrale à relever ses taux d'intérêt.