Turquie : attentat à la frontière syrienne

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Sophie Amsili avec AFP , modifié à
Le bilan s'élève à 46 morts Ankara dit avoir identifié des organisations proches du régime de Damas.

Les attentats. Deux voitures piégées ont explosé samedi à Reyhanli, une petite ville du sud de la Turquie, près de la frontière avec la Syrie, faisant 46 morts et 51 blessés. Les explosions se sont produites vers 13 heures (midi en France) devant la mairie et la poste de Reyhanl et ont si puissantes qu'elles ont détruit des véhicules et endommagé des bâtiments autour. Elles ont également provoqué une coupure d'électricité dans toute la région avoisinant, selon la chaîne d'information NTV.

"Des organisations soutenant le régime syrien". Des membres du gouvernement ont mis en cause samedi soir des partisans du dictateur syrien Bachar El-Assad. "Les personnes et l'organisation qui ont mené (l'attaque) ont été identifiées. Il a été établi qu'elles étaient liées à des organisations soutenant le régime syrien et ses services de renseignement", a déclaré au cours le ministre turc de l'Intérieur Muammer Güler, cité par la chaîne de télévision publique TRT. Le ministre a précisé que les auteurs de l'attentat ne venaient pas de l'autre côté de la frontière, mais se trouvaient en Turquie : "selon nos informations, les auteurs venaient de l'intérieur".

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Aussitôt après les attentats les habitants ont été pris d'une grande panique et des groupes de jeunes ont commencé à prendre à partie les ressortissants syriens présents à Reyhanli, contraignant la police à tirer en l'air pour disperser la foule, a indiqué NTV.

400.000 Syriens en Turquie. Ankara soutient les rebelles syriens et a appelé Bachar al-Assad à quitter le pouvoir. Alors que le conflit sévit en Syrie depuis plus de deux ans, des milliers de Syriens fuyant les combats ontr trouvé refuge à Reyhanli et dans le camp de réfugiés jouxtant la ville. Au total, 400.000 Syriens séjournent en Turquie. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, avait auparavant souligné la "coïncidence" entre ces attaques et une "accélération" des efforts pour résoudre la crise syrienne, avec notamment une visite prévue de Recep Tayyip Erdogan à Washington le 16 mai.

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