Tunisie : un gouvernement dès lundi

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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre pourrait former son gouvernement dès lundi, selon l'ex-opposition.

Les nouvelles autorités tunisiennes ne chôment pas pour sortir au plus vite le pays de la crise politique.Trois jours après la fuite du président Ben Ali, le pays pourrait être doté d'un gouvernement dès lundi, selon Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Démocratique progressiste (PDP, opposition légale la plus radicale en Tunisie). "Il a été décidé de manière consensuelle d'écarter les partis pro-gouvernementaux. Le nouveau gouvernement sera composé de représentants du mouvement Ettajdid (Renaissance), du PDP, du Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), ainsi que de personnalités indépendantes", a-t-elle ajouté.

Samedi, moins de deux heures après avoir prêté serment, le président par intérim, Fouad Mebazaa, 84 ans, avait chargé le Premier ministre Mohammed Ghannouchi de former de former un nouveau gouvernement d'unité nationale", comme il l’a annoncé à la télévision.

Des élections dans les 60 jours

La veille, le même Mohammed Ghannouchi, Premier ministre du président en fuite Ben Ali, avait pourtant tenté de s’autoproclamer président par intérim, mais le Conseil constitutionnel tunisien avait invalidé sa prise de pouvoir. L’instance avait rappelé qu'en vertu de la loi fondamentale tunisienne, le président du parlement était le chef d'Etat intérimaire. Fouad Mebazaa en l’occurrence. Le Conseil constitutionnel a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours, a rapporté la télévision publique tunisienne.

Mais Mohammed Ghannouchi reste l'homme fort du pays. Samedi, il a multiplié les négociations pour former son gouvernement de coalition. L'idée est de laisser le temps aux juristes de mettre au point une nouvelle constitution qui permette des élections libres et démocratiques.

"Il faut rester vigilant"

Mais situation reste fragile dans le pays."Il faut rester vigilant", a souligné Selim Ben Hassen, spécialiste de la Tunisie, samedi matin sur Europe 1. "Le peuple tunisien a écrit la première ligne de sa nouvelle histoire, il doit aussi en écrire la dernière", a-t-il souligné. "Ce qui est en train de se passer, c'est que le pouvoir en place essaie d'écrire cette dernière ligne à la place du peuple", a-t-il précisé.

Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis, né à Tunis, s'est également dit partagé entre soulagement et prudence. "On voit bien que les choses ne sont pas encore stabilisées et il faut que la France soit aux côtés du peuple tunisien", a-t-il souligné.

"Je suis en admiration devant ce qu'a fait le peuple tunisien ", a déclaré Claude Bartolone :