Tunisie : "je m’inquiète pour mes enfants"

En Tunisie, les établissements scolaires français ont été fermés jusqu'à lundi matin.
En Tunisie, les établissements scolaires français ont été fermés jusqu'à lundi matin. © REUTERS
  • Copié
Emmanuel Renard et , modifié à
- Un Français installé à Tunis confie sa crainte après la publication des caricatures de Mahomet.

La tension semble déjà très forte. Après la publication par Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet, la dizaine d’établissements scolaires français que compte la Tunisie ont été fermés, de mercredi midi jusqu’à lundi matin. Joint par Europe 1, un Français, père de deux enfants, raconte qu’il est venu chercher ses deux fils au lycée de La Marsa, près de Tunis, en fin de matinée.

>> Caricatures : des écoles françaises fermées

"En arrivant à midi, j’ai vu un camion militaire avec des hommes armés, juste devant le lycée de La Marsa", confie-t-il, expliquant avoir déjà vu une telle scène "juste après la révolution [de jasmin]". "Actuellement, je m’inquiète pour mes enfants, je leur demande de ne pas s’éloigner".

Un climat "assez détestable"

Selon ce père qui fait partie des quelque 30.000 Français résidant en Tunisie, "il y a de quoi avoir des craintes", car dans le pays, "la sécurité n’est plus ce qu’elle était". "Avant, c’était un Etat policier, donc les policiers, on les voyait partout, au moins il y avait la sécurité", se souvient-il, notant que "maintenant, ce n’est plus le cas" et que "le climat est assez détestable". Pour lui, la fermeture des écoles "est une mesure de précaution qui s’imposait".

"Je suis pour la liberté d’expression, je suis pour que Charlie Hebdo s’exprime, mais il est possible qu’il y ait des réactions contre des intérêts français, ou même contre des Français", s’alarme ce père.

"Il faudra s’inquiéter vendredi après-midi"

Le Français prévient : "il faudra s’inquiéter le vendredi après-midi, après la prière". Lui-même avait prévu d’aller déjeuner avec un ami à Tunis. Mais "à y réfléchir, je crois que je vais abandonner", souligne-t-il, invoquant deux raisons.

Ce père craint en effet "qu’il y ait des heurts", et souhaite aussi "être près de là où sont [ses] enfants, pour rester avec eux, par mesure de sécurité".