Tunisie : Ben Ali réélu pour un cinquième mandat

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Au pouvoir depuis vingt-deux ans, le président sortant a obtenu près de 90% des voix lors d'un scrutin sans surprise.

Au pouvoir depuis vingt-deux ans, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, 73 ans, a été réélu pour un cinquième mandat dimanche. Il a obtenu 89,62% des suffrages exprimés. Son score se situe ainsi en dessous de la barre des 90% qu'il avait dépassée lors des deux premières présidentielles pluralistes de l'histoire de la Tunisie indépendante, en 1999 et en 2004.

Les résultats portent sur l'ensemble des 26 circonscriptions du pays et inclue le vote des expatriés. Le score de Ben Ali varie entre 84,16% et 93,88% selon les régions. C'est parmi les électeurs de l'étranger que le président sortant a réalisé son meilleur résultat, 94,85% des Tunisiens expatriés ayant voté pour lui. Le taux de participation s'est élevé à 89,4%.

Le nouveau mandat de Ben Ali est en principe le dernier, la Constitution limitant désormais à 75 ans l'âge du président tout en autorisant un nombre illimité de mandats.

Trois autres candidats s'étaient présentés, dont deux étaient proches du pouvoir. Mohamed Bouchiha, du Parti de l'Unité populaire obtient 5,01% des voix, et Ahmed Inoubli de l'Union démocratique unioniste, 3,80%. Ahmed Brahim, quatrième candidat se posant en "vrai concurrent" critique à l'égard du régime a recueilli 1,57% des voix sous la bannière d'une coalition de gauche autour de son parti Ettajdid (Renouveau, ex-communiste).

Lors d'une campagne où il a monopolisé l'attention médiatique, Ben Ali a promis qu'il réduirait le chômage et s'efforcerait d'accroître de 40% le revenu par habitant, déjà comparativement haut dans ce pays. "Aucune famille tunisienne ne restera sans travail ou source de revenu pour au moins un de ses membres d'ici à la fin de 2014", a-t-il promis.

Ben Ali a aussi promis plus de démocratie : "L'étape à venir verra l'Etat soutenir davantage les partis politiques, la presse et les médias en général". Les organisations de défense des droits de l'homme jugent que le système politique tunisien ne présente qu'un vernis de démocratie et affirment qu'il réprime durement toute opposition. Une accusation que le gouvernement récuse farouchement.

Les Tunisiens étaient également appelés, dimanche, à élire leurs députés. Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président Ben Ali a remporté 161 sièges sur 214 à la Chambre des députés (75%). Les 53 restants seront départagés à la proportionnelle entre six des huit partis en lice.