Tunisie : 778 arrestations depuis le déclenchement des troubles

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avec AFP , modifié à
Selon le ministre de l'Intérieur tunisien, les heurts entre jeunes et policiers ont été "limités" et "sans gravité" dans la soirée de jeudi.

Près de 780 personnes ont été arrêtées en Tunisie depuis le déclenchement lundi des troubles sociaux alimentés par des mesures d'austérité, a précisé vendredi le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khlifa Chibani sur la radio privée Mosaïque FM.

Des heurts "limités". Le mouvement "Fech Nestannew" ("Qu'est-ce qu'on attend"), qui a lancé en début d'année la contestation contre la hausse des prix, a appelé de son côté à une nouvelle mobilisation vendredi. Selon Khlifa Chibani, aucun acte de violence, de vol ou de pillage n'a été enregistré dans la soirée de jeudi dans le pays. Il a affirmé que les heurts entre jeunes et policiers avaient été "limités" et "sans gravité". Il a pourtant ajouté que 151 personnes impliquées dans des actes de violence ont été arrêtées jeudi, portant le total des arrestations à 778 depuis lundi.

Des zones d'accalmie. Selon un correspondant de l'AFP à Siliana, une ville du nord-ouest, des dizaines de jeunes ont jeté des pierres durant environ trois heures dans la nuit de jeudi à vendredi sur des agents des forces de sécurité qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes. La situation est en revanche restée calme à Kasserine, Thala et à Sidi Bouzid, dans le centre défavorisé du pays, ainsi qu'à Tebourba, ville à 30 km à l'ouest de la capitale, marquée par de nombreuses manifestations et heurts ces derniers jours, ont rapporté des correspondants de l'AFP et de médias locaux. Un protestataire est mort à Tebourba lors des heurts dans la nuit de lundi. La banlieue de Tunis est aussi restée calme dans la nuit de jeudi à vendredi.

Un contexte particulièrement tendu. Les troubles alimentés par une grogne sociale persistante ont éclaté lundi, à l'approche du septième anniversaire de la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, chassé du pouvoir par une révolution réclamant notamment "travail", "dignité" et la fin de la corruption. Le mois de janvier est traditionnellement marqué par une mobilisation sociale en Tunisie depuis la révolution de 2011. Le contexte est particulièrement tendu cette année à l'approche des premières élections municipales de l'après-révolution, plusieurs fois reportées et prévues en mai.