Tuerie : l'émotion en Grande-Bretagne

Les policiers chargés de la surveillance de la maison des al-Hilli à Claygate apportent les bouquets de fleurs devant la porte.
Les policiers chargés de la surveillance de la maison des al-Hilli à Claygate apportent les bouquets de fleurs devant la porte. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec AFP
La petite ville de Claygate, dont est originaire la famille décimée, est sous le choc.

Claygate, petite commune de moins de 7.000 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud de Londres, est une ville traumatisé. C’est dans cette cité, d’ordinaire des plus paisibles, que résidaient les al-Hilli, victimes mercredi soir de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie. Leur identité a été confirmée vendredi. Devant la petite maison familiale, les bouquets se sont accumulés , et de nombreux voisins sont venues se recueillir, certains très émus, la plupart incrédules.

"Une famille adorable, vraiment adorable"

En début d'après-midi un groupe de six jeunes femmes est arrivé en pleurs devant l’habitation. Il s’agissait de mères de famille du quartier où sont scolarisées les petites Zainab, 7 ans, grièvement blessée et maintenue en coma artificiel, et Zeena, 4 ans, indemne mais choquée. La fillette a en effet vécu la fusillade qui a coûté la vie à ses parents sous les jambes de sa mère. Elle est ensuite restée huit heures dans le véhicule avant que les gendarmes ne la découvrent prostrée.

 

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Un des policiers en faction devant la maison a pris leurs bouquets et les a ajoutés au tas déjà imposant formé par les précédents. L'une des voisines, dont l'enfant est dans la même classe que l'une des fillettes, a rapporté, comme la plupart des gens qui connaissaient les al-Hilli, que "c'était une famille adorable, vraiment adorable".

"Un des crimes les plus horribles que j'ai vu"

"La ville est sous le choc", remarquait un voisin, "parce qu'il ne se passe en général rien ici. C'est même rare de rencontrer son voisin". Un autre faisait remarquer que cette lointaine banlieue aisée de Londres avait en effet un taux de délinquance très bas. "La ville d'Esher, juste à côté, est l'une des plus riches du pays, c'est là qu'habitent pas mal de footballeurs", notait-il.

Et les spéculations vont forcément bon train. John O'Connor, un ancien policier de la Metropolitan Police et voisin des al-Hilli, donnait à la presse sa propre analyse : "C'est quelque chose de prémédité, de très bien planifié, et franchement c'est un des crimes les plus horribles que j'ai vu", a-t-il déclaré. "Quand on voit des gens aussi entraînés, aussi féroces et aussi déterminés que dans ce cas-là, c'est qu'on est dans quelque chose de particulier. Du type de ce qu'on rencontre dans les assassinats politiques", a-t-il encore avancé.