Tuerie de Bruxelles : qui est l'Etat islamique en Irak et du Levant ?

Mehdi Nemmouche aurait rejoint les rangs de ce groupe de combattants parmi les plus violents, lors d'un séjour en Syrie.
Mehdi Nemmouche aurait rejoint les rangs de ce groupe de combattants parmi les plus violents, lors d'un séjour en Syrie. © REUTERS
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ON VOUS EXPLIQUE - Mehdi Nemmouche aurait rejoint les rangs de ce groupe de combattants parmi les plus violents, lors d'un séjour en Syrie.

L’info. Mehdi Nemmouche, l'homme arrêté à Marseille vendredi, suspecté d'être l'auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles portait sur lui un drap blanc portant le nom du groupe terroriste Etat islamique en Irak et du Levant (EIIL). Il aurait rejoint les rangs de ce groupe de combattants parmi les plus violents, lors d'un séjour en Syrie.

>> Europe1.fr vous explique d’où vient ce groupe et quel est son objectif sur le pourtour de la mer Méditerranée.

Une franchise d'"Al-Qaïda". L’Etat islamique en Irak et au Levant est un groupe originaire d'Irak. L'EIIL a été créé en janvier 2012, à l'initiative de l'Irakien Abou Bakr al-Bagdadi, chef d'Al-Qaïda en Irak.

En fait, il est l’héritage direct du groupe Al-Qaïda Mésopotamie, créé en 2004 par Abou Moussab Al-Zarqaoui. Mais lorsque ce dernier meurt en 2006, le groupe est très affaibli et disparait. Six ans plus tard, il ressurgit sous le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant.

Comme l’expliquait, à Europe1.fr, François Heisbourg, auteur de Après Al Qaïda... la nouvelle génération du terrorisme, "il n’existe plus de holding Al-Qaïda aujourd’hui. Tous ces groupes qui s’en réclament pourraient être comparés à des franchises de la nébuleuse terroriste".

Des chefs saoudiens et tunisiens. Le groupe est dirigé par plusieurs chefs. Selon Romain Caillet, spécialiste du salafisme contemporain et chercheur de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO), la grande majorité des chefs militaires de l’EIIL sont des Irakiens ou des Libyens. Les chefs religieux, eux, sont plutôt des Saoudiens et des Tunisiens, tandis que les combattants sur le terrain en Syrie sont en majorité syriens.

Un groupe qui recrute large. Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l'EIIL compte 6.000 à 7.000 combattants en Syrie et 5.000 à 6.000 en Irak. En Syrie, la plupart des combattants sur le terrain sont des Syriens, mais ses commandants viennent souvent de l'étranger, et ont fait leurs armes en Irak, Tchétchénie, Afghanistan et sur d'autres fronts. En Irak, la plupart de ses combattants sont irakiens. L'EIIL compte des centaines de combattants francophones, dont des Français, des Belges et des Maghrébins.

Un groupe présent en Irak et en Syrie, mais pas que. Comme son nom l’indique, le groupe est présent sur les pourtours du bassin méditerranéen. L’Etat islamique en Irak et au Levant est surtout implanté en Irak, où il a été créé, mais aussi en Syrie, où la guerre fait rage. Mais pour François Heisbourg, "il ne serait pas étonnant de les retrouver un jour au Liban".

Homs Syrie

© Reuters

En Syrie, la rébellion dit stop. Jusqu’à récemment, l’Etat islamique en Irak et au Levant s’est battu aux côtés de la rébellion syrienne face aux forces du président Bachar al-Assad. Mais la volonté d'hégémonie et les atrocités qui lui sont attribuées, notamment l'enlèvement et l'exécution de civils et de rebelles de mouvements rivaux, ont poussé l'ensemble des coalitions rebelles à retourner leurs armes contre l'EIIL.

Aujourd’hui, de violents affrontements opposent trois coalitions rebelles à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Les rebelles syriens se sont ainsi unis pour chasser ces djihadistes radicaux afin de reprendre le contrôle de zones tenues par ces combattants mais aussi, selon les experts, pour retrouver un capital de sympathie auprès des Occidentaux qui ont suspendu leur aide. Une série de meurtres et d'enlèvements attribués par les militants à l'EIIL depuis l'été 2013 ont poussé des bataillons insurgés à déclarer une guerre ouverte au groupe extrémiste.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, c'est ce groupe qui détient en otage le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio et avait séquestré une vingtaine de journalistes étrangers. Le groupe a revendiqué la crucifixion de deux opposants en avril et est accusé de détenir des centaines de personnes simplement pour avoir fumé une cigarette ou ouvert une page Facebook.

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