TTIP : les États-Unis "ouverts" à la reprise des discussions avec l'UE

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Wilbur Ross a annoncé qu'il était "judicieux de continuer les négociations sur le TTIP" © WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Jusque-là très discrets sur l'avenir de ce traité de libre-échange, les États-Unis marquent un infléchissement de leur position pour réduire leur déficit commercial avec l'Union européenne.

Les États-Unis sont "ouverts" à une reprise des négociations avec l'Union européenne sur l'accord de libre-échange TTIP, au point mort depuis l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche en novembre, a déclaré mardi le secrétaire américain au Commerce.

Un infléchissement de la position américaine. "Il est judicieux de continuer les négociations sur le TTIP et de travailler à une solution qui augmente nos échanges de manière générale tout en réduisant notre déficit commercial", a affirmé Wilbur Ross sur la chaîne américaine CNBC. Ces déclarations marquent un infléchissement de l'administration américaine et interviennent alors que les États-Unis et l'Allemagne croisent le fer sur la diplomatie et le commerce.

Un coup d'arrêt avec l'élection de Donald Trump. Lancées en 2013, les négociations sur le TTIP, qui visent à établir une vaste zone de libre-échange de part et d'autre de l'Atlantique, ont connu un coup d'arrêt brutal avec l'élection de Donald Trump sur un programme aux accents protectionnistes. Une de ses premières décisions a ainsi été d'acter le retrait américain d'un autre accord de libre-échange, le TPP, qui avait été signé entre les États-Unis et onze pays de la région Asie-Pacifique, dont le Japon et l'Australie.

Un stand-by des États-Unis. "Ce n'est pas un hasard que nous nous soyons retirés du TPP mais pas du TTIP", a déclaré Wilbur Ross. Jusqu'à présent, l'administration américaine était restée très peu diserte sur le TTIP, qui a suscité un important mouvement de protestation en Europe sur fond de crainte de déréglementation généralisée. Elle se contentait ainsi d'indiquer qu'elle étudiait "le statut des négociations" engagées avec la Commission européenne, seule habilitée à négocier des accords commerciaux au nom des États membres.

Réduire le déficit commercial avec l'UE. Partie en guerre contre les déficits commerciaux, l'administration Trump semble désormais penser qu'un accord permettrait de réduire le déséquilibre avec l'Union européenne, et notamment avec l'Allemagne, en ouvrant davantage ces marchés aux entreprises américaines. Sur les seuls échanges de marchandises, les États-Unis ont accusé un déficit de 146,3 milliards de dollars avec l'UE en 2016, dont 64,8 milliards vis-à-vis de la seule Allemagne. Les États-Unis sont en revanche traditionnellement excédentaires sur les échanges de services.