Trump au chevet de Las Vegas pour tenter de consoler un pays traumatisé

Donald Trump est arrivé mercredi à Las Vegas pour adresser ses condoléances aux victimes de l'attaque.
Donald Trump est arrivé mercredi à Las Vegas pour adresser ses condoléances aux victimes de l'attaque. © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP , modifié à
Critiqué pour son manque d'empathie lors d'événements tragiques, Donald Trump va tenter de réconforter un pays traumatisé.

Donald Trump est arrivé mercredi à Las Vegas. Un déplacement au cours duquel il devra faire preuve de sa capacité à réconforter des Etats-Unis traumatisés par la plus meurtrière de tuerie de masse de leur histoire.

"Nous allons exprimer nos condoléances." Le président américain, qui s'était érigé en farouche défenseur du deuxième amendement de la Constitution, garantissant la liberté de posséder des armes, lors de sa campagne électorale, a estimé que le moment n'était pas opportun pour légiférer sur le contrôle des armes à feu, un droit auquel ses électeurs sont attachés. "C'est une chose très triste. Nous allons exprimer nos condoléances et rencontrer la police qui a fait un boulot formidable en très peu de temps", a déclaré Donald Trump avant de s'envoler pour le Nevada.

"Beaucoup de choses" découvertes sur le tueur. Un retraité de 64 ans, Stephen Paddock, a abattu 58 personnes et fait plus de 500 blessés en tirant avec des armes à feu depuis la chambre d'un hôtel de Las Vegas sur les  spectateurs d'un concert de musique country, dimanche soir. Le meurtrier s'est ensuite donné la mort avant l'arrivée de la police qui, pour l'instant, n'a pas établi les motifs de son geste. Trump a affirmé que "beaucoup de choses" avaient été découvertes sur cet homme apparemment sans histoire. "Cela sera annoncé en temps voulu", a-t-il ajouté, après avoir qualifié le tireur de "malade" et de "dément".

Manque d'empathie. Depuis son investiture, Donald Trump peine à apparaître comme le chef d'Etat bienveillant, consolateur et fédérateur vers lequel un pays se peut tourner en cas de drame ou de tragédie. Lors des violences à Charlottesville en Virginie, ses interventions et ses hésitations à condamner les manifestants de l'extrême droite ("alt right") n'avaient fait qu'attiser les critiques et les rancoeurs. De même, les propos tenus lors de sa visite à Porto Rico, affirmant que l'île dévastée par l'ouragan Maria pouvait s'estimer heureuse, ont fait douter les observateurs de sa capacité à éprouver de l'empathie et à apporter les réponses attendues de sa fonction.

Ne pas froisser sa base. Après la tuerie de Las Vegas, il a observé une minute de silence et a ordonné que les drapeaux soient mis en berne. Pour lui, ce massacre est "un acte purement diabolique". En revanche, il n'envisage pas d'engager un débat sur le contrôle des armes à feu comme l'ont réclamé plusieurs parlementaires démocrates. Leurs homologues républicains n'ont montré que peu d'enthousiasme à cette idée, craignant de froisser certains de leurs électeurs déterminés à défendre leur droit constitutionnel à posséder des armes.