Trump plaide contre le racisme à l'inauguration d'un musée, boycottée par des personnalités noires

Le discours d'inauguration du Président a été boycotté par la plus importante organisation de défense des droits des Noirs aux Etats-Unis, la NAACP.
Le discours d'inauguration du Président a été boycotté par la plus importante organisation de défense des droits des Noirs aux Etats-Unis, la NAACP. © JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
L'inauguration d'un musée des droits civiques dans l'État du Mississippi a été boycottée par plusieurs personnalités noires en raison de la présence de Donald Trump. 

Donald Trump a plaidé samedi contre le racisme et pour l'égalité des chances lors de l'inauguration d'un musée des droits civiques à Jackson, dans l'État du Mississippi. Événement qui avait été boycotté par plusieurs personnalités noires, dont le maire. "Nous voulons que notre pays soit un endroit où chaque enfant, quelles que soient ses origines, puisse grandir sans peur, sans connaître la haine et entouré d'amour, d'opportunités et d'espoir", a déclaré le président, après avoir visité le tout nouveau musée des droits civiques du Mississippi.

Plusieurs réactions critiques. L'annonce de la venue de Donald Trump, à l'invitation du gouverneur Phil Bryant, avait suscité plusieurs réactions critiques, en premier lieu celle de John Lewis, élu de Géorgie à la chambre des représentants et ancien du mouvement pour les droits civiques. Pour lui, la présence du président à Jackson "et sa politique nuisible est une insulte aux personnes qui sont présentées dans ce musée des droits civiques". La présence de Trump est une distraction", avait déclaré le maire de Jackson, Chokwe Antar Lumumba. "Trump n'a pas fait la preuve d'un engagement suivi en faveur des idées portées par le mouvement des droits civiques."

Symbole contre le racisme. Alors qu'elle pratiquait encore la ségrégation raciale, Jackson a été l'une des villes emblématiques du mouvement pour les droits civiques, marquée par un mouvement de désobéissance civile, des dizaines de manifestations et de marches au début des années 1960. Le musée rend hommage à ce mouvement et à ses grandes figures, tels Martin Luther King ou Medgar Evers, assassiné à Jackson en juin 1963 par un suprémaciste blanc. Lors de sa brève allocution, Donald Trump a rendu hommage aux deux hommes, présentant Martin Luther King comme "un homme (qu'il avait) étudié et regardé et admiré toute (sa) vie". "Ces bâtiments incarnent l'espoir qui vit dans les cœurs de tous les Américains depuis des générations, l'espoir d'un avenir qui soit plus juste et plus libre", a-t-il ajouté.

Des manifestations en marge de l'inauguration du musée. Durant sa campagne et la première année de sa présidence, Donald Trump a déclenché plusieurs polémiques autour de la question raciale aux États-Unis. En août, après un rassemblement de sympathisants néonazis et membres du Ku Klux Klan à Charlottesville, en Virginie, suivi de heurts qui avaient causé la mort d'une femme, il avait refusé de condamner clairement ces extrémistes, estimant qu'il y avait des gens "très bien" des "deux côtés". Fin novembre il s'est mis à dos la communauté amérindienne en surnommant Pocahontas la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, en recevant les anciens combattants amérindiens à la Maison-Blanche, en l'honneur des Navajos. Quelques manifestations ont eu lieu samedi à Jackson en marge de l'inauguration, également boycottée par la plus importante organisation de défense des droits des Noirs aux États-Unis, l'Association nationale pour la promotion des gens de couleur (NAACP).