Thaïlande : première exécution capitale depuis 2009

drapeau thailandais, Thaïlande crédit : MADAREE TOHLALA / AFP - 1280
En exécutant un homme condamné à mort la veille d'un déplacement en Europe, le chef de la junte thaïlandaise envoie un signal fort. © MADAREE TOHLALA / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que le chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande va se rendre en Europe, un homme de 26 ans a été exécuté lundi. C'est la première exécution capitale depuis 2009.

La Thaïlande a exécuté un condamné pour la première fois depuis 2009, a confirmé mardi le ministère de la Justice, suscitant des critiques des défenseurs des droits de l'Homme à la veille de la visite du chef de la junte en Europe.

Une peine capitale toujours en vigueur. "La peine de mort est encore en vigueur, nous ne l'avons pas encore supprimée" même si aucune exécution capitale n'avait eu lieu depuis 2009, a justifié Tawatchai Thaikaew, haut-responsable du ministère de la Justice.

Reconnu coupable de meurtre, "le condamné Theerasak Longji, 26 ans, a été exécuté" par injection létale, lundi. En 2012, il avait poignardé sa victime de "24 coups de couteau afin de lui voler son téléphone portable et son argent", a précisé l'administration pénitentiaire dans un communiqué. Sa condamnation à la peine suprême a été confirmée en appel, et en dernière instance par la Cour suprême.

Une première depuis 2009. Depuis 1935, 325 condamnés ont exécutés en Thaïlande, dont 319 au peloton d'exécution. En 2003, la Thaïlande a opté pour les injections létales et ralenti fortement le rythme des exécutions. Seuls six condamnés ont été exécutés entre 2003 et 2009 dans le royaume, dirigé par une junte militaire arrivée au pouvoir par un coup d'État en 2004.

Une exécution à valeur symbolique. Cette reprise des exécutions lundi est éminemment symbolique alors que le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha, rencontre Theresa May à Londres mercredi, puis Emmanuel Macron à Paris lundi prochain. Amnesty International a appelé mardi "la communauté internationale, notamment les gouvernements français et britannique, à utiliser tous les moyens diplomatiques pour faire cesser les exécutions".