Thaïlande : la Première ministre Shinawatra destituée

Yingluck Shinawatra, Première ministre thaïlandaise
Yingluck Shinawatra, Première ministre thaïlandaise © Reuters
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avec agences , modifié à
INSTABILITÉ - La Cour constitutionnelle demande à Yingluck Shinawatra de quitter le pouvoir. Le ministre du Commerce prend sa place à la tête du pays.

L'INFO. La Cour constitutionnelle thaïlandaise a estimé mercredi que la Première ministre Yingluck Shinawatra avait violé la Constitution et devait de ce fait démissionner. Yingluck Shinawatra était accusée d'abus de pouvoir pour avoir démis le chef du Conseil national de sécurité, Thawil Pliensri, en 2011. Elle en a profité pour favoriser son propre parti politique, a estimé la Cour.

"Les juges ont décidé à l'unanimité que Yingluck avait abusé de son statut de Premier ministre", a déclaré le juge. De son côté, la chef du gouvernement s'est défendue d'avoir pris seule la décision de démettre Thawil Pliensri, expliquant que celle-ci avait été prise en conseil des ministres. Thawil Pliensri a depuis retrouvé son poste, sur ordre du tribunal administratif.

L'instabilité politique et la violence pointent. Plusieurs des ministres du gouvernement de Yingluck sont également concernés par cette décision de la Cour, qui n'a pas précisé leurs noms. Cette décision inquiétante ouvre une nouvelle page d'incertitude. Depuis décembre 2013, la Thaïlande vit sans Parlement, qui ne peut donc pas élire démocratiquement un nouveau Premier ministre. Pour l'instant, le ministre du Commerce Boonsong Teriyapirom prend la tête de l'Etat, a annoncé le gouvernement. 

Les opposants à Yingluck, qui réclament sa chute depuis six mois, espèrent pouvoir faire appel au Sénat pour nommer un nouveau Premier ministre. Les protestataires continuent à défiler quasi quotidiennement dans les rues de Bangkok, même si la mobilisation a largement diminué depuis le début de cette crise qui a fait au moins 25 morts.

Le mouvement des Chemises rouges pro-Shinawtra a de son côté promis de redescendre dans la rue en cas de nouveau "coup d'Etat judiciaire", faisant craindre de nouvelles violences.

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