Texas : fusillade lors d'un concours de caricatures de Mahomet

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Les deux hommes armés qui ont fait irruption lors d'un concours de caricatures de Mahomet ont été abattus.

Deux hommes armés se sont attaqués à un bâtiment où se tenait un concours de caricatures de Mahomet, dimanche dans une banlieue de Dallas, au Texas dans le sud des Etats-Unis. Ils ont été abattus après avoir ouvert le feu, ont annoncé les autorités.

Un officier blessé. Les deux hommes "se sont approchés en voiture" du Curtis Culwell Center de Garland, alors que s'achevait un concours de caricatures de Mahomet. Ils ont "ouvert le feu" contre un officier de sécurité de la ville, indique la ville de Garland. Deux policiers ont alors répliqué et ont abattu les deux hommes, ajoute le communiqué qui précise que les blessures de l'officier de sécurité ne mettent pas sa vie en danger.

La police de Garland estime que le véhicule en cause pourrait contenir des explosifs et une équipe de démineurs est sur place. Les commerces environnants ont été évacués, de même que le centre où se déroulait l'événement.

Un des deux assaillants identifié. Elton Simpson, un musulman de 30 ans originaire de l'Arizona, a été identifié comme l'un des deux assaillants. Selon le Telegraph, son complice pourrait être son colocataire. Habitant à Phoenix, sa maison a été perquisitionnée dans la nuit de dimanche à lundi. Pour remonter jusqu'à lui, les enquêteurs ont retracé l'adresse IP de l'ordinateur à partir duquel avaient été envoyés des messages sur un compte Twitter.

Sur cette page, on pouvait lire le message suivant, retiré depuis : "Mon frère et moi-même avons prêté allégeance au commandeur des croyants. Qu'Allah nous accepte en tant que moudjahidines (...)" L'expression "commandeur des croyants" pourrait se référer au "calife" autoproclamé de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, Abou Bakr al Baghdadi. Elton Simpson est dans le viseur des autorités depuis 2006. A l'époque, le FBI savait qu'il était en contact avec un homme suspecté de vouloir monter une cellule terroriste en Arizona. A cette occasion, les agents fédéraux avaient établi que le jeune homme voulait aider "ceux qui voulaient combattre les non-musulmans" et suivait les préceptes de la charia. Dès 2009, il avait fait part de sa volonté de rejoindre les Shebab en Somalie et n'excluait pas de mourir en martyr dans un attentat. Le FBI l'avait interpellé en juin 2010, l'interrogeant sur son projet de voyage en Somalie. Mais comme il n'existait aucune certitude sur ses intentions profondes, la justice l'avait simplement condamné à trois ans de mise à l'épreuve en 2011.

Geert wilders Texas AFP

© AFP/GEERT WILDERS

Un événement controversé. Le concours de caricatures organisé par l'association "American Freedom Defense Initiative", connue pour ses positions anti-islamistes, était présenté comme un événement pour la "liberté d'expression". 300 personnes y participaient, selon le journal américain Dallas News. Parmi les invités, Geert Wilders, le dirigeant du Parti pour la liberté, l'extrême-droite néerlandaise . Dans un email, l'homme politique s'est déclaré "choqué" et a dénoncé une "atteinte aux libertés de tous". Précisant être "en sûreté", il a indiqué qu'il "venait de parler pendant une demi-heure des caricatures, de l'islam et de la liberté d'expression et venait de quitter les locaux". "J'espère que l'officier de sécurité va bien", a-t-il ajouté.

Un enregistrement audio dévoilé par Associated press fait entendre un policier qui vient sécuriser les lieux, à l'intérieur du bâtiment. Une des personnes présentes lui demande alors : "Les suspects sont-ils musulmans ?". "Aucune idée, pour l'instant", répond l'officier, ce qui suscite un rire nerveux dans la salle.

Un des témoins interrogés par le quotidien indique que les organisateurs "s'attendaient à des manifestations devant le bâtiment". Une association prônant les relations entre Américains et musulmans avait de son côté encouragé la communauté musulmane à "ignorer activement" la provocation. L'organisatrice a, de son côté, ajouté que la fusillade prouvait "à quel point l'événement était nécessaire".

Geert Wilders, célèbre pour ses diatribes anti-islam, avait auparavant commenté l'incident sur Twitter : "Tirs à Garland, au concours de caricatures de Mahomet pour la liberté d'expression. Je viens juste de quitter le bâtiment #garlandshooting".

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