Tchernobyl : les habitants encore malades

Le nombre de cancers de la thyroïde est dix fois supérieur à la norme
Le nombre de cancers de la thyroïde est dix fois supérieur à la norme © Reuters
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avec Ksénia Bolchakova , modifié à
REPORTAGE - Dans la région, les habitants sont toujours confrontés à des problèmes de santé.

Le 26 avril1986, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl contaminait une bonne partie de l'Europe. Retour, 25 ans plus tard, dans la région de Tchernobyl et des villages contaminés à l'époque.

Dans la petite clinique de Lipniki, située à 80 km du réacteur, une équipe de la Croix-Rouge vient d'arriver pour examiner les 2.000 habitants du village. Dans les couloirs de la clinique, quelques adolescentes et babouchkas font la queue.
"Vous savez on est dans la zone de Tchernobyl ici, et tout le monde n'a pas les moyens d'aller jusqu'à Kiev pour se faire soigner. Et en plus c'est gratuit", explique Vera, 55 ans, au micro d'Europe 1. Depuis 10 ans, elle est suivie par les médecins.

2.500 cas de cancers de la thyroïde

Les habitants viennent faire des check-up, mais surtout des échographies thyroïdiennes. Dans la région, le nombre de cancers de la thyroïde est dix fois supérieur à la norme. Depuis que la Croix-Rouge a mis en place ce programme, il y a 20 ans, 2.500 cas ont été dépistés, et plus de 200.000 personnes ont été soignées pour des anomalies de la thyroïde.

Des nouvelles pathologies

L'apparition de nouvelles pathologies inquiète les médecins. "C'est un fait, de plus en plus de personnes ont des problèmes de coeur. Les crises cardiaques arrivent plus tôt, et il y a aussi une multiplication des cas de morts subites dans ces zones", souligne Ludmila Ratmenko, endocrinologue.

Ces nouveaux problèmes de santé sont dus en large partie à ce que les gens consomment dans la région. Les habitants mangent ce qu'ils font pousser dans des sols qui sont encore contaminés par les radionucléides. Une des solutions serait de nettoyer ces territoires et fournir des aliments propres aux habitants. Mais le coût estimé d'une telle opération, 500.000 euros, reste trop élevé pour les autorités ukrainiennes, qui ne disposent pas d'une telle somme.