Frappes en Syrie : un bilan incertain

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avec AFP et Didier François , modifié à
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé des frappes contre le régime de Bachar al-Assad. Le camp occidental assure que l'opération a été "réussie", alors que l'armée russe certifie que de nombreux missiles ont été interceptées. 

Les frappes menées dans la nuit de vendredi à samedi par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni en Syrie, en représailles à une attaque chimique attribuée au régime de Bachar al-Assad, donnent lieu à une intense bataille diplomatique.

Le camp occidental, Donald Trump en tête, a assuré que cette opération a été un "succès". La Russie, soutien indéfectible du régime syrien, a au contraire affirmé que de nombreux missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne. 

Des installations "vides" et "évacuées" selon l'OSDH. Les frappes ont visé trois sites liés au programme d'armement chimique syrien près de la capitale et dans le centre du pays, sans faire de victimes. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les installations visées étaient des antennes du Centre d'études et de recherches scientifiques de Syrie (CERS) étaient "complètement vides" et "évacuées" depuis plus de trois jours. 

"L'idée n'était pas de taper au petit bonheur la chance. Il y avait un ciblage des cibles extrêmement précis. Les horaires des frappes ont été choisis pour éviter qu'il y ait de la population autour ou à l'intérieur des bâtiments", précise Didier François, spécialiste des questions de défense à Europe 1. "On est sur des missiles qui ont une précision métrique, au mètre près."

syrie-cibles

"Un succès" pour les occidentaux.  Immédiatement après les frappes, le camp occidental s'est pourtant félicité du "succès" de l'opération. "Mission accomplie !", a clamé Donald Trump sur Twitter. "Nous avons frappé avec succès chaque cible", a renchéri le Pentagone, estimant que le programme chimique syrien "mettra des années à s'en remettre", mais sans pouvoir garantir que le régime Assad "ne sera pas en mesure de le reconstituer". Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a aussi estimé qu'une "bonne partie de l'arsenal chimique" avait été "détruite".

71 missiles interceptés selon la Russie. La tonalité est toute autre du côté de Damas et de ses soutiens. Selon la Russie, 103 missiles ont été tirés et 71 interceptés par les forces syriennes équipées par Moscou. Les installations russes de défense aérienne stationnées en Syrie n'ont en revanche pas été utilisées, a souligné le ministère russe de la Défense.

Selon l'agence officielle syrienne Sana, un centre de recherches à Barzé (nord-est de Damas) a été frappé et des missiles ont aussi visé un site militaire près de Homs mais "ont été déviés, faisant trois blessés civils". Selon l'armée russe, les frappes n'ont fait "aucune victime" civile ou militaire syrienne.