Syrie : un cessez-le-feu sous quelles conditions ?

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avec AFP , modifié à
Les parties prenantes au conflit ont jusqu'à vendredi midi pour faire part de leur adhésion à la trêve.

La population syrienne connaîtra-t-elle enfin quelques semaines de répit ? Washington et Moscou ont annoncé un cessez-le-feu en Syrie, qui doit être validé par le régime et l'opposition pour pouvoir entrer en vigueur samedi.

Qui fait partie de cet accord ? Le plan qui prévoit la cessation des hostilités en Syrie, concerne les différents groupes d’opposition et le régime de Bachar al-Assad, qui se battent depuis maintenant cinq ans. En revanche, le texte exclut les groupes djihadistes comme Daech et le front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Les parties prenantes ont jusqu'à vendredi midi pour faire part de leur adhésion à cette trêve, prévue pour débuter samedi 27 février à minuit heure de Damas, selon un communiqué conjoint des Etats-Unis et de la Russie.

Combien de temps durera le cessez-le-feu ? Le cessez-le-feu devrait, dans un premier temps, être d'une durée de deux semaines. C’est ce qu’a annoncé l'opposant syrien Khaled Khoja, président de la Coalition nationale syrienne (CNS). Il a précisé que cette trêve pourrait être reconduite en accord avec les parties prenantes.

Quelles sont les conditions de la trêve ? Les groupes d’opposition ont réclamé que soit acheminée de l’aide humanitaire aux nombreuses villes assiégées par le régime. Cette disposition est prévue par la résolution 2254 de l'ONU, adoptée en décembre, mais jamais appliquée. Le texte des Nations unies prévoit un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d'aide humanitaire.

Qui soutient l’initiative ? Barack Obama et Vladimir Poutine ont évoqué cet accord lundi lors d'un contact téléphonique initié par le président russe, d'après la Maison-Blanche. Barack Obama a insisté sur la nécessité du respect de cet accord pour "soulager les souffrances du peuple syrien" et "se concentrer" sur le combat contre l'EI. Le secrétaire général des Nations unies, ban Ki-Moon, a salué, de son côté, le projet américano-russe de trêve comme un "signe d'espoir pour la population syrienne".

Lors d'une allocution télévisée qui a suivi son entretien avec son homologue américain, Vladimir Poutine a assuré que son pays, allié militaire du régime de Damas, "fera le nécessaire" pour que "les autorités légitimes syriennes" respectent l'interruption des hostilités et espère que les Etats-Unis "feront la même chose" avec les groupes rebelles.

Dans quel contexte cette trêve intervient-elle ? Cette proposition d'arrêt des combats intervient près de trois semaines après l'échec de négociations de paix intersyriennes à Genève et alors qu'une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, a été complètement ignorée. Ce nouveau projet américano-russe de trêve intervient en outre au lendemain d'une vague d'attentats revendiqués par l'EI, à Homs contre des alaouites, et près de Damas contre des chiites, deux communautés "mécréantes" à ses yeux.