Syrie : quelle position défend la France ?

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avec agences , modifié à
Le projet de résolution prévoit notamment le départ du pouvoir du président Bachar Al-Assad.

Comme l'annonçait Europe 1 lundi matin, Alain Juppé est attendu mardi au Conseil de sécurité des Nations Unies, pour défendre un nouveau projet de résolution présenté par la Ligue arabe concernant la Syrie. Lors de cette réunion, qui se tiendra en présence de plusieurs ministres arabes et de pays membres du Conseil de Sécurité, la France va monter au créneau pour convaincre plusieurs de ses homologues, d'aller plus loin dans les sanctions imposées par l'ONU à la Syrie.

Que prévoit la résolution ? Ce nouveau projet de résolution reprend le plan de sortie de crise de la Ligue arabe, qui prévoit l'arrêt des violences et le transfert des pouvoirs du président syrien Bachar al-Assad à son vice-président, Farouk Al-Chareh, avant l'ouverture de toute négociation. "Je crois que cette séance du Conseil sera importante, elle permettra à la France de faire entendre sa voix. Vous savez que cette voix était très forte pour condamner le régime, il est évident aujourd'hui que le régime doit passer la main", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, lors d'un point presse, lundi, à Bordeaux.

Qui la défend ? Le texte, présenté vendredi au Conseil de Sécurité par le Maroc, au nom de la Ligue arabe, est actuellement soutenu par la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a d'ailleurs annoncé qu'il se rendrait mardi à New York pour "soutenir" le projet de résolution. Les Etats-Unis, par la voix de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ont appelé la Conseil de sécurité à agir "afin de faire clairement savoir au régime syrien que la communauté internationale considère ses agissements comme une menace pour la paix et la sécurité". Selon des diplomates, il s'agira d'une démonstration d'unité destinée à faire pression sur Moscou... mais il n'y aura pas de vote mardi sur le projet de résolution.
 
Qui s'y oppose ? La résolution n'a, pour l'heure, aucune chance d'être adoptée, puisque la Russie et la Chine sont opposées à toute mesure du Conseil de sécurité condamnant la Syrie. En octobre, les deux pays avaient usé de leur droit de veto pour s'opposer à un projet de résolution visant à condamner la répression exercée par le régime de Bachar al Assad contre les manifestants.   Moscou a d'ores et déjà annoncé son opposition au projet de résolution. "Ce document n'est pas équilibré (...) et laisse la porte ouverte à une ingérence dans les affaires syriennes", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov.