Syrie : "peur que mes filles soient violées"

Anna, Libanaise mariée à un Syrien, a dû fuir la ville de Homs, en Syrie.
Anna, Libanaise mariée à un Syrien, a dû fuir la ville de Homs, en Syrie. © Reuters
  • Copié
avec Jacques Duplessis, au Liban , modifié à
- Anna, Libanaise mariée à un Syrien, a dû fuir la ville de Homs.

Comme des milliers d'autres, elle a dû fuir la ville de Homs, en Syrie, cible depuis des mois des forces du régime de Bachar al-Assad. Anna (son prénom a été modifié) est Libanaise, mariée à un Syrien et mère de deux enfants. Il y a quelques semaines, elle n'a pas eu d'autres choix que de fuir Homs et de rejoindre la région de la Bekaa, au Liban, où se trouvent environ 3.000 réfugiés.

"J'ai quitté Homs parce que j'ai très peur que mes deux petites filles soient violées, et que mon mari soit enlevé", a-t-elle confié à Europe 1. "On a bombardé l'école, ma petite fille était terrifiée", relate-t-elle, expliquant ce que sa fille lui a raconté : " elle m'a dit qu'il y a eu des hommes cagoulés de l'armée qui ont tiré à la kalachnikov là-bas, parce que dans la rue, tout près, il y avait des manifestants". "On menace les filles pour qu'ils aient peur", assure Anna.

L'armée "a menacé un enfant de 15 ans"

La réfugiée raconte les exactions commises par l'armée syrienne à Homs, qui "a menacé un enfant de 15 ans. Ils ont frappé son visage au trottoir de la rue. Il était tout plein de sang, je ne sais pas s'il est mort ou non", raconte Anna. Elle affirme que dans un hôpital de la ville, "les gendarmes enlèvent le masque à oxygène des blessés, parce que ce sont des manifestants".

Et cette mère de famille de lancer un appel : "Si la France, l'Angleterre ou l'Amérique n'interviennent pas, ça va durer". Car, affirme-t-elle, "le peuple seul n'arrive pas à terminer la torture de Bachar al-Assad".