Syrie : les Européens prônent "une réponse forte"

Laurent Fabius et les autres ministres des Affaires étrangères européens sont enfin tombés d'accord sur une position commune après l'attaque chimique du 21 août en Syrie.
Laurent Fabius et les autres ministres des Affaires étrangères européens sont enfin tombés d'accord sur une position commune après l'attaque chimique du 21 août en Syrie. © MAXPPP
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont lancé un appel commun samedi. Mais des divergences demeurent.

"Une réponse claire et forte". Enfin, l’Europe a fait montre d’un semblant d’union sur la question syrienne samedi, plus de deux semaines après l’attaque chimique du 21 août. "Face à l'utilisation cynique d'armes chimiques, la communauté internationale ne peut rester passive", déclarent les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne dans une déclaration publiée à l'issue de leur réunion de Vilnius, samedi. "Une réponse claire et forte est essentielle pour souligner le fait que de tels crimes sont inacceptables et qu'il ne peut y avoir d'impunité. Nous devons éviter la création d'un atroce précédent pour l'usage répété d'armes chimiques, en Syrie ou ailleurs", ajoutent-ils.

"De fortes présomptions" contre le régime syrien. Lisant la déclaration finale, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a précisé que les ministres étaient tombés d'accord sur le fait que de "fortes présomptions" indiquaient que le régime syrien était responsable des attaques à l'arme chimique ayant fait des centaines de morts dans la banlieue de Damas le 21 août. Le régime est "le seul à posséder les agents d'armes chimiques et les moyens de les diffuser en quantité suffisante", selon le texte.

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Kerry et Merkel satisfaits. Les satisfécits ont rapidement suivi la déclaration commune. Invité à la réunion de Vilnius, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué la déclaration "ferme" de l'UE. "Nous sommes très satisfaits de la déclaration" des Européens, "une forte déclaration sur le principe de responsabilité", a-t-il déclaré avant de quitter la Lituanie pour la France. "Le signal donné par une position unie de l'Europe face à ce conflit effroyable est d'une importance inestimable", a de son côté déclaré le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert, dans un communiqué.

Une formule vague mais consensuelle. Cette déclaration commune est un pas important de la part de l’Union européenne, mais elle ne règle pas l’épineuse question de l’intervention militaire. Cette formule est suffisamment vague pour satisfaire les 28 pays de l'UE, de la France, qui défend la même position que les Etats-Unis, à ceux, plus nombreux, qui sont très réticents à un engagement militaire sans l'aval de l'ONU. "Cet accord est un compromis typique du fonctionnement de l'UE", a commenté un diplomate.