Syrie : le régime lâche (un peu) de lest

Les manifestants syriens ont obtenu gain de cause sur la levée de l'état d'urgence. Mais les autorités restent fermes.
Les manifestants syriens ont obtenu gain de cause sur la levée de l'état d'urgence. Mais les autorités restent fermes. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Plusieurs mesures, dont la fin de l’état d’urgence, ont été annoncées mardi. Sur fond de fermeté.

Le gouvernement syrien a soufflé le chaud et le froid mardi. Confronté depuis un mois à une révolte populaire qui ne s’essouffle pas, le régime mené par Bachar al-Assad a annoncé une série de mesures censées desserrer son emprise sécuritaire sur le pays, tout en avertissant qu'il ne tolèrerait aucune nouvelle manifestation contre le régime.

Le gouvernement a donc annoncé avoir approuvé des projets de loi pour la levée de l'état d'urgence, l'abolition de la Haute cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception, et la réglementation du droit de manifester. Quelques heures plus tôt pourtant, les forces de l’ordre ont à nouveau réprimé une nouvelle manifestation anti-régime à Homs, au nord de Damas.

Reste que l’abrogation de l’état d’urgence, en vigueur depuis 1963 et qui permet, entre autres, l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité", était l'une des principales revendications du mouvement de contestation sans précédent déclenché le 15 mars dans la foulée des révoltes arabes.

Manifestations interdites

Mais sur le terrain, la répression continue notamment à Homs, troisième ville du pays, où au moins quatre personnes ont été tuées par balles mardi avant l'aube lorsque les forces de sécurité ont dispersé un sit-in de plusieurs milliers de personnes, selon un militant des droits de l'Homme. Quelques heures avant l'annonce des mesures, les autorités avaient d’ailleurs prévenu qu'elles n'accepteraient aucune nouvelle manifestation, "sous n'importe quel slogan".

L'ampleur de l’actuel mouvement est sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir en 1963 du parti Baas, toute velléité d'opposition ayant été sévèrement réprimée sous Hafez al-Assad, père et prédécesseur de l’actuel président. Au moins 200 personnes ont été tuées dans le pays depuis le début du mouvement, selon Amnesty International. Des centaines d'autres ont été arrêtées, selon des ONG.